samedi 27 août 2016

Les Derniers pétales - I

Lors des plus tardives heures,
Pratiquant mes récitals, auditions
Qui, mêlées à ma conviction,
Me décrocheraient quelque fortuit bonheur.

Mais voilà, qu'aux lueurs nocturnes,
Apparut la trêve de mes pensées
En longue chemise décolletée
Et au regard muet, taciturne.

Il s'enfuit avec ma curiosité avide
Après quelque regard furtif.
Il prit tout, me désempara, au vif,
Laissant, à ma chaise, le vide.

Les répétitions restèrent derrière
Alors que je fus poussée, inexorablement,
Par le café, ou la fatigue, souhaitant
Tomber face à face, respirer son air.

Sous nos pieds, le sol renfermait
Une douce et tendre fleur à quatre
Pétales, que la vie s'efforçait à abattre.
Une simple tige qui vacillait.

Ses frêles extensions foliacées
Qui, cachées sous ma chaise,
Me laisseraient deviner qu'il me plaise
Un peu, beaucoup, à en rêver...

Avec le premier pétale qui tomba,
Je pris à deux mains mon courage
Que j'eus peur qu'il tombe de dérapages.
Les livres attendirent qu'il me courtisa.


samedi 6 août 2016

Sainte-Véronique

La demoiselle des plus lunatiques
Laissait pendre sa vie fragile
Par les plus puissants barbituriques
Dans un élan de vigueur volatile.

Où est-il ? Les espoirs cloués,
Il l'a délaissée dans la foule,
Ne laissant que de vieux tissus souillés
À ses pieds qui s'écroulent.

Ô très chère Sainte-Véronique,
Qui aura vite fait de troquer
Les loques pour quelque arsenic
Lorsque son sauveur fut traqué.

Il n'y a pas plus à voir dans l'au-delà, à part
Les âmes perdues pour des années.
Qu'elle soit forte pour survivre les départs
Son heure de mort n'a pas encore sonné.