mardi 11 avril 2017

La Marchée

Nous sommes nées de ce nouveau monde.
La guerre est finie, ma chérie.
Tu n'as plus à te cacher de ce qui est immonde,
Les derniers cadavres enterrés, le mal suri.

Je rentre à pied, de vieilles bottines enfilées,
Le vent me portera jusqu'à toi.
Derrière moi, les ouragans vont bouleverser,
En bourrasques, chaque soi.

Le souffle sera aveugle à chaque vie,
La justice au meneur, au paria ;
La fatalité à la victime, au messie.
La brise sera une guerre impitoyable, soit.

Tout recommence, au milieu des ruines.
Du ciel, même les hélices succombent,
Elles se fracassent sous l'houleuse bruine
Qui est portée par la rafale qui lui incombe.

Au bout de mes pas, de petits souliers,
Et un ton frémissant, qui sortira.
Dans ses pupilles, je remarquerai,
Que les vieux moulins ne brûleront pas !