lundi 25 mars 2019

Défriche

Il existe un être discret, au plus profond
De forêts enchantées, abandonnées,
Ni elfe, ni feu follet, pris à s'affairer
Depuis avant même les moissons.

Il est magnifique et éternel,
Surpassant l'arbre et l'Homme,
Il ne connaît les civilisations agronomes,
Ni leurs desseins charnels.

Seulement le voilà affligé
Par l'expansion incessante
Et les productions étouffantes
Des dénaturés qui ont oublié.

La forêt peine à comprendre,
Ni savante, ni cérébrée, elle périt
Sous le joug des grandes industries
Qui s'acharnent à la pourfendre.

La créature n'étant point divine,
Que l'on ait prêché ou non son mysticisme,
Ne saura éviter les cataclysmes
Qui à chaque coup éliminent.

Elle ne connaît pas l'avenir,
Ni la peur, ni la fuite, elle attend,
Ne sachant que le destin étranglant
S'acharnerait sur son nom à bannir.

Le métal clamera sur son corps,
Foutant une honte inconnue
Dans le subconscient discontinu
De l'esclave des sociétés pécores.

Qu'ils fuient tous à la vue de son sang,
Car aucune vie ne résistera
À l'explosion infinie qui consumera,
De chaque âme, chaque seconde restante de son temps.