vendredi 18 janvier 2019

Robotisé

Partez à courir, mes frères, mes sœurs !
Les meurtriers suivent de près vos pieds.
Ne les laissez pas vous attraper, qu'ils meurent
Avant que vous ne vous essouffliez.

Votre course sera télévisée, hélas !
Il vous trouvera et aura votre peau.
Même si vous pouviez tirer votre as,
La survie serait un plus lourd fardeau.

Est-il homme ou est-il automate ?
N'y pensez pas trop longtemps,
Vous seriez vite rouges comme une tomate !
Et votre bouche ne ferait plus un vent.

Quel perfide perversion que son plaisir,
Tout à l'honneur de sa mégalomanie.
Son couteau sera un prédateur prêt à bondir.
Fuck, fuck, fuck, comme un tsunami.

S'il vous reste quelque respire,
Qu'il vous emmène à Stockholm
Avant de vous faire goûter le pire :
Sa petite dague métronome.


Nil

N'y a-t-il point de plus grande illusion
Que la quête des plaisirs charnels
Pour assouvir quelque pulsion ?

Il sera toujours futile de faire régner l'ordre
Dans le capharnaüm de ma tête ;
Son ménage ne poussera qu'à mordre.

Quelle quête que de poursuivre la grandeur ?
Brillat-Savarin ne connaît rien au vin,
Et je ne pourrais y consacrer quelconque ardeur.

Mes illusions ont absolument tout à comparer
À Orphée et Morphée ; leurs rêveries sont réelles et naturelles,
Sans avoir la puissance de les vider.

Il n'y a point de prophète au paradis,
Pareil à Camus qui l'a si bien vu :
Que des Clarque et des Marlène en Algérie.

Mes envies se reposeront à la tombe,
Elles se relâcheront tel une petite bombe
Dans l'infini univers, partant en trombe.


Rage de carnage

Le cœur du révolté part à la charge,
Brandissant les instruments du nouveau millénaire
Et le feu des révolutions en marche
Pour l'annihilation des profiteurs de chair.
Les meurtres s'estomperont sous l'orage.

La répression des polices politiques
Démantèlera les visions noires
Des vieilles télévisions barbituriques,
Comme la chute de ciboires.
Ce ne sera point une sorcellerie anarchique.

Leur allumage éclatera devant plus grands cieux
Que les explosions du feu des Lumières.
Leur tempête n'aura rien des jours pluvieux,
Mais aura l'effet inverse du plus grand somnifère.
Têtes et corps se déchaîneront entre eux.

Les cloches de la mort sonnent,
Assouvissant la rage des martyrs
Que la société jamais n'affectionne,
Manifestant pour leur pâle avenir.
Nous sommes prêts à mourir jeunes.