Mégère mégenrée

Ce matin j'ai enfoncé un pieu,

Un simple piquet de métal

Qui commence déjà à corroder au sol

Dans le sang rouillé et fœtal,

Sans révérences ni adieux.

Deux cent kilomètres-heure en avant ;

Pas assez pour briser le mur du son,

Mais assez pour briser les oreilles

Quand on fonce dans le mur de béton.

On m'a volé bien plus que vingt ans.

À force d'être enfoncée, tu défonces,

En trombe, en cyclone, en ouragan sournois,

Assez pour renvoyer la Californie dans l'oubli.

Ce qu'ils voient en moi, je ne le vois pas,

Plutôt me noyer que rester sans réponse !

Fini de jouer les touristes

Dans mon propre corps déchiré,

Viens brûler des drapeaux avec moi,

Et arrête tout simplement de m'aimer

Seulement quand j'ai l'air triste.

Déconstruction

Quand je sens tes cuisses durant la nuit

Se fondre pour devenir les miennes,

Tes heurts enfin m'appartiennent

Alors que ta bouche sourit.

Ce sont tes cris en éclat,

Ton corps qui enfin céda-a-a

Parce que tes cheveux plient sur mon torse

Quand ils contorsionnent la réalité

Sur la frise de mes vêtements étirés.

C'est l'explosion de l'univers qui s'amorce.

Je pense à suivre ces ébats,

Dans cette vie de moins en moins sépia-a-a

Tu cries de ma bouche,

Je ronge tes ongles

Et avec mes mains tu jongles

Des blessures toujours plus farouches.

Défais-moi encore une fois

Que rien ne restra-a-a-...