vendredi 26 septembre 2014

Anagrammes

Rogne mordante ! Regarde ton nom
Mère Juin, miel dessert : rejet ménil, muse désir.
L'âme chimère rajeunit, l'âme majeure enrichit

Mes tombes verront, novembre est mort.
Les anagrammes aigris, ramages marginalisés,
Te diront amour... ode, tir mourant.

Sabre cède membres. Embrasse décembre,
Et te voilà vivante, violette avivante,
Moi te serai matoiserie.


mardi 23 septembre 2014

Dear

Dear, appose tes derniers soupirs
Saccadés à courir dans le vent.
L'apothéose de ton être à rugir
L'absence des sentiments.

Vide est ton nom, ton cœur,
Je t’appellerai Blaise
Pascal, le marchand de peur,
Le vendeur de braises.

Imposée en moi, tu n'y laisses
Que l'espace noir infini.
Me poignant de ton absente tendresse,
Je n'y vois que les fins flétries.

J'ai rêvé aux jours enflammés,
Tes pulpeuses en dance erratique
Sur mes lèvres aspirées
Par ces nectars impudiques.

            Et puis l'espace qui passe,
            Qui se déverse de l'ivresse,
            Qui meut et qui veut.

Je ne suis que restes,
Insensible peau au contact
De tes charniers gestes,
De tes mielleux actes.

Combien pourrais-je me heurter,
Combien de fois ai-je été blessée ?
Donne-moi de ces raisons de ne pas mourir.
Dear, nous allons tous finir par mourir.


mardi 9 septembre 2014

Le suicide des âmes

Noie-moi, au plus profond,
J'étouffe déjà, de la brume noire
Qui s'empare et qui fond.
Jette-moi du London Bridge, à boire.

Ivre des jours condamnés,
Bleus souvenirs de nostalgies infâmes,
Les tristes réalités que forment le passé.
C'est la danse du suicide des âmes.

Meus-toi en moi, hors moi,
Arrache tripes au passage, en amont
De la déferlante en surcroît,
Elle nous mouillera les poumons.

Les corps coulent depuis Oxford,
Les dames, les damoiseaux,
Petite et triste morte horde
Qui sur Thames, pollue les eaux.

Sur mes dernières pulsions,
Lira-t-on, mon cœur
A encor soif, petit démon
Poussant à t'aimer, lueur.

Car je suis des derniers Londoniens
À pourrir sous mes ponts tiens.