dimanche 20 décembre 2015

Sonnet physique

Les pulsions des pulpeuses pures,
S'arrachant la chair à chaque coup de cravache.
Comme le claquement que trinque la hache ;
Les échevelés valsent sous ouvertes veinures.

Tu tires la tresse tel un tir tressé
Sur ma tête toute toquade des sensualités
Tracées en strates sur mon torse griffé.

Elle est là la lubie en lueur languissante,
De leurrer l'Homme au lit des allégories alléchantes
Que je leur lie les épaules, en les laissant miauler, cinglantes !

Amertume mortelle de mordre mes chères chairs,
Compagnons et comparses de crapuleux coups,
Abusés de boire pour abattre les tabous
Et voir la volupté se déverser du sanglant verre.


vendredi 18 décembre 2015

Impromptu charnel

Ô chère impie, point d'odes pour toi, je n'en ai pas,
Mais j'ai cet amour à donner et ce nectar à caler.
Je te suivrai, peu importe où tu iras,
Si, où tu seras, ce sera avec moi, couchée.

J'ai de ces ivresses à confier, qui, véritablement,
Te siéent aussi bien que ta beauté immense.
J'ai profané tes pulpeuses, passionnément,
Qui me collaient ton être parfait en une fougueuse danse.

Oh toi, je te réserve mes sens pétillés,
Qu'ils s’extasient à ta vue, petite beauté.


mercredi 9 décembre 2015

Aveux

Quel est l'être qui a creusé cent tombes sans jamais se plaindre ?
Et goûté le ciel qu'une seule fois, alors qu'il était encore vivant ?
Je voudrais me dépeindre.
Me défaire aux quatre vents.

Mais qui donc ! Écoute encor les créateurs en rogne ?
Qui ose s'aventurer face aux chimères secrètes ?
Le flash fait la besogne
De courte vie, versus les poètes.

Romance cucul,
Faux amours,
Vieilles charrues,
Piètres troubadours.

On chérit le corps, summum de la beauté et de la perfection,
N'en fut-il qu'un seul qui sut comment l'utiliser ?
Lui susurrer de ces mots d'adoration

Qui font sursauter.

Je dois m'épancher devant toi,
Alors que tous vont se pencher devant toi.
Pensant qu'ils ont un penchant.


Les sept jours de la Lune

Endormie sur le côté, à moitié recroquevillée,
Je l'entendis entrer et se blottir contre mon dos.
« Debout petite fleur, sors de ton repos »
Et sans baiser, mon corps tressaillit à ses mots
Doux comme son visage angélique de volupté.

Nous partîmes vivre nos journées, nos années,
Et elle posait sans cesse ses mains sous mon ventre
Telle une aguiche « si tu es douce, tu entres ».
Dans l'extase des sens, elle devenait mon centre,
Se croisant toujours, autours d'un pinot bien assez foncé.

L'ange des rues était aussi un ange féru,
Vivace animosité, qui plus, était la plus belle
« Angel in the streets, angel between the sheets » disait-elle
Mélodieusement, que je me pâmais face aux ritournelles.
Ne change jamais très chère, ton amour je le veux cru.

Mais un jour, elle disparut, sans crier gare !
Seulement ses mots restèrent, au poids immense :
« Je t'aime, mais je dois partir rejoindre la France. »
J'eus le cœur trahi par de longs et sinistres silences.
Damné service militaire qui de l'amour est ignare !

Et elle disparut à nouveau, par le fusil ennemi, damnation !
Mes émotions se déchaînèrent dans une furie.
« Reviens » m'époumonais-je, « reviens que je te marie ! »
Hurlaient mes cordes vocales si peu enclines à des destins unis
Qui ayant tout perdu, était prêtes à promettre ces célébrations.

J'implorai la Mort à genoux, de tout me prendre.
Je sacrifiai toutes mes heures à ces funestes sorts amers.
« Veux-tu voir les étoiles, derrière ces montagnes de fer ? »
Susurrait-elle à mon piètre corps couché à terre.
Je donnerais tout, pour une dernière fois... ses mirettes... m'épandre.

Mille ans passèrent, et je te vis pour la dernière fois, entrant,
Ô glorieuse vie, embrasse-moi, ma tendre, mon espoir.
« Debout petite fleur, il y a si longtemps, viens me voir. »
Que je te pensais morte ! Prise dans les tourbillons noirs !
Une dernière fois... tes mirettes que j'entrevis, en me suicidant.


Principia Poetica

Il y eut les Alexandrins de Racine,
Et les quatrains de Nelligan,
Comme des Rimbaud aux douleurs divines
Et des Apollinaire aux calligrammes géants.

Les piédestaux immenses construits
Par un marbre lyrique et romantique
Qui s'effrite à force d’impressionnistes instruits
Dérivant vers un kitsch érotique.

Comme cela
Simplement
Qui s'effaça
Pompeusement

Mais que l'on pleure les tragédies et que l'on rit les comédies !
Ils ne peuvent mourir de cette mort, sauvons-les de ce sort !

"Mais que l'on rit" de Baudelaire ou de Molière,
"Qu'ils moisissent" crièrent les dadaïstes.

Pendant que les surréalistes embrassent la beauté
En se laissant emporter.

La poésie est morte.



lundi 7 décembre 2015

Tsundere

Qui a vécu la romance acharnée
De ces muses de marbre ?
Non celles des grands fins musées,
Mais des froids regards du haut des arbres.

Ces cœurs tendres aux mirettes glaciales
Et au jugement superficiel de l'âme,
Qui se cachent des avances nuptiales,
Mais s'avèrent rongées de solitude infâme.

J'en ai aimé, fougueusement.
Hélas auparavant de glace, s'est réchauffée
La tsundere, au fil des haikus enflammants,
Avant de ne geler au dernier lancé.

L'amour se vit seul,
Les adieux se font à deux,
La mort est fatale.