dimanche 29 mai 2016

L'Histrionique

Traquant, seule dans la foule,
Oublie dans la foulée son trac
Et fait de son envie un pacte
En plaquant les vies qui se déroulent.

Elle voudrait qu'on croie qu'elle s'apitoie.
Mademoiselle, qu'elle pique !
Ou plutôt qu'elle mord, l'histrionique !
Comme l'araignée dévore sa proie.

Mais elle est seule, l'arachnide,
Son ego est le plus triste des centrismes
Car son cœur a cassé comme un schisme.
Ses mots courroucés et ses baisers perfides !

Ses heurts sont sans bonté, réellement
Comme ses heures comptées, j'argue,
Qu'elle se déloge de sa toile, se largue
Et défait son contrôle épuisant.

Si elle a huit pattes, qu'elle se déleste
De sa pupille trop embourbée.
À quatre, la tête allégée,
Elle pourra crever de façon preste.



mardi 17 mai 2016

Automne

Les douces feuilles du linceul
Qui s'épuisent à toujours tomber
Et à finir belles et bien seules
Dans l'emprise de l'éternité.

Sous les soubresauts du vent,
Finissent par quitter la terre.
Un kairos d'un bref moment,
Le temps d'une ascension en l'air.

L'automne ne sera plus
Pour les anciens bourgeons
Qui, détachés, sont pourvus
Des occasions d'une pleine évolution.

Les feuilles mortes virevoltent
Qui n'ont plus rien de désinvolte.


dimanche 8 mai 2016

Nectar

J'ai fini de courir, de m'épuiser.
Ce soir, je m'en vais boire
À la santé de ma mémoire
Attachée aux enclumes du passé.

Trinquer aux décédés !

À flot, à flot ! Mes comparses
De nostalgie, dans vos verres
Vidés par l'amertume stellaire.
À flot les cachots, les idées éparses.

Ma coupe, c'est le grand vide,
À force de tergiverser, je vacille
Et chancelle en faisant des vrilles
À cracher des souvenirs putrides.

Malade, mes camarades !


vendredi 6 mai 2016

Écho lointain

Au-delà de la montagne de fer existe un lyrisme entichant.
Par les lacs dénudés de douleurs gît un cœur attachant.

Il y a de cette muse,
À la lyre chatoyante
Qui résonne et chante,
Des notes qui s'infusent.

Elle sied au pied du mur,
Comme un vieux portrait
Détaché, tombé et défait
Qui s'est terni à l'usure.

La poussière est tombée
Sur ses cheveux rougis
Et son linge roussi.
Son corps est terne et cendré.

Mais sa voix résonne
À travers les grands murs
Qui, comme une blessure,
Nous séparent, monotones.

Puis la beauté s'éteint,
Par le silence du chant
En un écho retentissant,
Un soubresaut qui m'atteint.

Son corps reste et dort,
Et que je la cherche,
Cette voix maintenant sèche.
J'en conjure, tout sauf la mort !


mercredi 4 mai 2016

L'Aveuglé

Tu tergiverses lentement,
À épandre ta misère imaginaire
Sur le fil virtuel de l'écran.
Cela ne calmera pas le calvaire,
D'avoir oublié tes médicaments.

Tu tombes et succombes,
Sous le joug des disparus
Qui sont aussi vivants que la tombe.
Triste et rêche rengaine ardue
Envers une fausse hécatombe.

Tes douleurs sont de grands maux
Que tu t'efforces à oublier
Lorsque tu ne trouves pas les mots
Pour expliquer, pour exprimer.
Il brûle, le petit hameau.

Le fil ressasse le passé sans cesse,
Pour les esseulés au linceul.
L'apaiseur de douleurs, qui est-ce,
S'il a été si longtemps loin, si seul ?
Il sera le témoin des vies que l'on abaisse.