lundi 17 février 2020

Monologues

Je n'ai rien à te dire, ma chère,
Il n'y a rien qui ne puisse te plaire.
J'ai été trop longtemps inassouvie,
Et j'ai l'impression de n'avoir jamais servi.

J'ai trouvé des desseins plus beaux,       
       Après tout ce temps, que des lambeaux.
Et j'irai, j'irai m'y plaire sans toi,       
       Même si je ne puis survivre sans toi.

Je suis seule, mais en amour avec moi-même,              
              Seule, seule sans ces vieilles habitudes.
Je n'irai loin, car partout je rêvasse,              
              Que veux-tu au final que je fasse ?

Ne pleure pas à cause des aux revoirs,                    
                    Je n'aurais rien d'autre à te dire, si je puis te voir.
Garde ces souvenirs couchés, ces empreintes,                    
                    Que je regrette, tes touchers, tes étreintes.

La porte m'appelle, son glas est doux, je succombe,                           
                           Reste, reste, ne serait-ce qu'une seconde.
Il y tant à voir, tant à aimer,                           
                           Il n'existe rien si tu ne peux rester.

Ce sont les adieux.                                  
                                  Nous ne serons plus deux.
Je pars, au-delà.                                  
                                  Ma mort, l'au-delà.


samedi 1 février 2020

Le Renard et la Faucheuse

Le renard s'est réveillé tôt ce matin,
Le corps blotti dans de mains squelettiques.
De ses pupilles vides il mire le chemin
Où son corps est jonché sur les briques.

Il ne meurt heureux, emporté dans le voile noir
De la Mort impartiale et inévitable.
Pour sa fourrure inerte, les aux revoirs
Avec cette faucheuse si aimable.

« Ne te condamne aux prédilections fatales,
Ton départ n'est point de ta faute, ami renard.
Seulement la Nature n'est plus, ta terre natale
A le goût de ciment depuis plusieurs soirs. »

Le museau fin pointé bien haut,
Il ne pourra regretter son chemin putride.
Les étoiles lui auront de quoi de plus beau
Que l'air tari par des êtres fétides.

« Monte et ne redescend jamais, créature
Des plus beaux jours maintenant ternis.
Tes siens te rejoindront à vive allure,
Car je veille tard à mes tâches aujourd'hui. »

Le renard l'en remercia, quoique mélancolique,
Il sera rassuré de n'avoir rien à se reprocher.
Il sera avec les siens, du grand sud à l'Arctique,
Pendant que l'air tarde à l'écorcher.

« Ces peurs à deux pattes ne pourront t'atteindre,
Là-haut, car un sinistre sort les attend. »
La Mort murmura, pendant que s'éleva son ami malingre :
« Demain, pour eux, ce sera l'océan. »


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