samedi 1 février 2020

Le Renard et la Faucheuse

Le renard s'est réveillé tôt ce matin,
Le corps blotti dans de mains squelettiques.
De ses pupilles vides il mire le chemin
Où son corps est jonché sur les briques.

Il ne meurt heureux, emporté dans le voile noir
De la Mort impartiale et inévitable.
Pour sa fourrure inerte, les aux revoirs
Avec cette faucheuse si aimable.

« Ne te condamne aux prédilections fatales,
Ton départ n'est point de ta faute, ami renard.
Seulement la Nature n'est plus, ta terre natale
A le goût de ciment depuis plusieurs soirs. »

Le museau fin pointé bien haut,
Il ne pourra regretter son chemin putride.
Les étoiles lui auront de quoi de plus beau
Que l'air tari par des êtres fétides.

« Monte et ne redescend jamais, créature
Des plus beaux jours maintenant ternis.
Tes siens te rejoindront à vive allure,
Car je veille tard à mes tâches aujourd'hui. »

Le renard l'en remercia, quoique mélancolique,
Il sera rassuré de n'avoir rien à se reprocher.
Il sera avec les siens, du grand sud à l'Arctique,
Pendant que l'air tarde à l'écorcher.

« Ces peurs à deux pattes ne pourront t'atteindre,
Là-haut, car un sinistre sort les attend. »
La Mort murmura, pendant que s'éleva son ami malingre :
« Demain, pour eux, ce sera l'océan. »


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