lundi 30 mai 2011

Esprit malade

Geisteskrank... Je finirai par mourir.
Geisteskrank... Je finirai par mourir.
Pourquoi vis-je toujours ?
 
Et cette folie qui nous embarque, entre les lattes de bois qui la composent, vers un avenir incertain. Je marche, je cours, et je saute... Je nage, puis je me noie, pourquoi ce cycle devrait-il s'arrêter ? L'eau m'appelle, et je ne peux m'empêcher de sortir de ce bateau, qui navigue sans quête, qui s'obstine à me faire cogner la tête contre ses murs. Je partirai, l'encre à la main, non au crayon, dégoûté de la passivité du livre, je me livre entier à l'aventure, qu'elle m'amène là où je finirai mes jours.

 
Geisteskrank... Jusqu'à ce que je me réveille.
Geisteskrank... Jusqu'à ce que je me réveille.
Finirai-je par mourir comme tout le monde ?

dimanche 15 mai 2011

Je veux parler une langue qu'ils comprendront

À contresens de ce que j'ai vécu, et à contresens de ces convictions familiales.
Je me suis obsédé le cerveau à créer un avenir, glorieux au sens qu'on me l'avait appris, en marchant le dos droit comme on me l'a appris, et faisant ces efforts pour me démarquer de ce lot contingenté afin de grimper la colline et me dénicher un nid confortable au sommet de celui-ci, où trop peu de place est offerte à ce si grand nombre d'individus grimpant.
Et que me reste-t-il ? Mes envies personnelles, la recherche d'une concupiscence intérieure. Je délaisse à mon prochain mes efforts fournis. J'irai penser en tant que penseur, et écrire en tant qu'écrivain. Cette belle réalité qui m'était offerte, que je détenais, qui était mienne, n'est que la construction d'une élévation de ma maturité par mes parents.
 
J'ai été élevé dans ce milieu, j'ai vu ces arbres grandir, et ce à quoi j'aspire n'a rien de l'odeur de ce qui cuit en moi. Qui es-tu, petit être qui grandit entre les mains des espoirs de sa famille ? Je suis le mouton noir, merci de croire au fait que je vais réellement faire ce à quoi vous aspirez à ma place. Je voyagerai à mon gré, mes jambes étant ma seule limite, j'écrirai sans relâche, et seule la culture saura me contenter.
Je n'abandonne pas : j'évolue.
Et à bon pourquoi, si ce n'est que pour faire plaisir, de défaire mes désirs ? J'irai la tête première, à plonger dans ma vie, et désolé pour ceux qui ne suivront pas. Au risque de me noyer, j'aurai tout abandonné afin de n'être que qui je suis.

Chute fatale

Je tombe lentement,
Dans le vide et la peur.
La frayeur du néant,
Qui guette, traque mon cœur.
Mais je ne vois ce noir,
Le temps s'évade-t-il ?
Empêché de voir,
Ce sinistre exil.
Mon âme réduite,
À poussières éclaires,
Et mon cœur en fuite.
Coule le fer,
M'arrache vif.
Et l'obscur noir,
Me rend oisif.
Triste corps.
Et sali.
Et si lourd.
La vie...
L'amour...
Morts.

jeudi 5 mai 2011

Le cœur qui fond par cette température

Des années après s'être réveillé, on en oublie ce qu'est que de rêver. Pris entre ce que j'ai aimé, parmi ces futilités toutes aussi absurdes, et ce que j'aime. Entre ce que je suis devenu et ce que j'étais. Une frontière qui sépare mon âme, et me renvoie cet oubli de qui j'ai été pendant toute ma vie. Un précipice qui me tuerait à y trébucher, un précipice que je tiens à laisser distant.
Et me voilà, à ressentir ce qu'autrefois je ne savais même voir de mon cœur, à entendre une voix invisible qui me souffle ces quelques mots qui me poussent à l'hystérie des pensées. Et tout ce que je vois, c'est cette vue à une beauté que j'ai pourtant rejetée.
 
Pour mes amours volés, et ceux créés, ceux d'une vie qui n'est mienne, et les anciens qui m'étaient propres. Laisse-moi m'enivrer à quelconque source qui m'apaisera les tripes du fond du coffre de mon corps, fermé à clef par le temps, qui suffoque par cette chaleur. Mon cœur fond pour toi, dis-moi que tu l'avais prévu, je ne voudrais pas me faire de mal pour un rien.