dimanche 15 mai 2011

Je veux parler une langue qu'ils comprendront

À contresens de ce que j'ai vécu, et à contresens de ces convictions familiales.
Je me suis obsédé le cerveau à créer un avenir, glorieux au sens qu'on me l'avait appris, en marchant le dos droit comme on me l'a appris, et faisant ces efforts pour me démarquer de ce lot contingenté afin de grimper la colline et me dénicher un nid confortable au sommet de celui-ci, où trop peu de place est offerte à ce si grand nombre d'individus grimpant.
Et que me reste-t-il ? Mes envies personnelles, la recherche d'une concupiscence intérieure. Je délaisse à mon prochain mes efforts fournis. J'irai penser en tant que penseur, et écrire en tant qu'écrivain. Cette belle réalité qui m'était offerte, que je détenais, qui était mienne, n'est que la construction d'une élévation de ma maturité par mes parents.
 
J'ai été élevé dans ce milieu, j'ai vu ces arbres grandir, et ce à quoi j'aspire n'a rien de l'odeur de ce qui cuit en moi. Qui es-tu, petit être qui grandit entre les mains des espoirs de sa famille ? Je suis le mouton noir, merci de croire au fait que je vais réellement faire ce à quoi vous aspirez à ma place. Je voyagerai à mon gré, mes jambes étant ma seule limite, j'écrirai sans relâche, et seule la culture saura me contenter.
Je n'abandonne pas : j'évolue.
Et à bon pourquoi, si ce n'est que pour faire plaisir, de défaire mes désirs ? J'irai la tête première, à plonger dans ma vie, et désolé pour ceux qui ne suivront pas. Au risque de me noyer, j'aurai tout abandonné afin de n'être que qui je suis.

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