jeudi 23 juillet 2015

Épuisement

Mon cœur en désarroi, non entiché mais entaché,
Délaissé à moitié recroquevillé, mal-aimé et macéré.
Qui explose par sa bonté, implose par sa satiété.

À s'aimer seule, mon âme est devenue solipsiste,
Faisant des ellipses éternelles et égoïstes,
Autour du calvaire qui s'immisce et insiste.

Je brandis la mort des rengaines tel un révolutionnaire,
Mais peine à panser les miennes sans jamais les taire.
Non comme un être coagulateur, mais bien coagulationnaire !

J'ai les vies de dix êtres : neuf morts et un mourant.
Perdure ma perte à devoir partir m'écroulant
Dans le plus torride et brûlant des torrents.

Ma tête a explosé et j'ai du sang sur les yeux.
Je suis aveuglée par les âmes des amoureux
Qui ont envié le vieux monde à eux deux.


samedi 18 juillet 2015

Placebo

Dans ma tête tourne la tourmente,
Mes chagrins sont concubins.
C'est la pulsion fatale, lente,
Qui me fait caler le vin.

Les quarante-cinq tours infâmes
Qui t'ont fait tomber dans ma mire...
La musique est de la pornographie pour l'âme
Et l'amour est un champagne, dear.

Regarde la couleur de mon sang,
Panse-moi des jours moroses,
Fais-moi avaler ton être qui s'épand.
Je te ferai confiance jusqu'à l'overdose.

Je me suis perdue dans tes yeux,
L'aiguille est tombée de l'horloge.
Reprends mon être en désaveu
Mon cœur aux battements qui dérogent.


mardi 7 juillet 2015

Apocalypse parisienne

« Par-delà les rues, au-dessus des tombes ancestrales
De Musset, Hugo, Verlaine, Baudelaire et Rimbaud,
Tombent les pluies éternelles de milliers de mots
Éteints par les cris de l’analphabète arsenal…
                Les gens ! Incultes !

Le spleen se meut, coule dans les rues de Paris.
C’est une apocalypse parisienne pour les rondes personnes
Meurtrissant leurs âmes sur l’autel de Calliope, madone
Déchue par les bâtards emplis du mépris…
                Les livres ! Brûlés !

Triste portrait, l’Eiffel tombe dans l’Élysée, irisée
Chez Thanatos, grise sur le grand macadam
Des fausses routes de la liberté mise au dam
Par les brebis bourgeoises de la vanité.

La mort hurle du vent de Brest à Strasbourg,
Elle prend tout, de la mer Celtique au Rhin.
Triste sort pour un si sot et évitable déclin,
Restez sagement dans l’école, elle court toujours ! »

                Mais Laurence, comme tu fais pleurer les violons,
                Il n’y a point de mots à dire pour les morts
                De la conscience, déleste ces funestes sorts
                Bien que fatalistes, n’as pas à crier leurs noms !


vendredi 3 juillet 2015

Deuil

CINQ

Partie, partie, j'ai recomposé,
Mes liens retissés, mon être reconstruit,
Vers les anges tu t'es enfuie,
Embrassée par l'éternelle Morphée.

Glorieux jours dont tu jouiras
À l’apogée, à l’abrogée
Tristesse des âmes esseulées,
Te laissant filer ton fil féru d’ébats.

QUATRE

Je ne peux… j’ai de ces courroux,
J’ai séché mes grossières larmes
Rendu mes vieilles armes.
Mon cœur est au garde-à-vous.

Je ne suis… je marche seule,
Maugréai-je un jour les arbres,
Il m’en rendit un destin macabre.
La rogne est douce au linceul.

TROIS

Jamais plus, adieu les pulpeuses.
Laisse-moi me vendre.
Laisse-moi me pendre.
Mes regrets sont tristesse hargneuse.

Je jurerai sur les cieux,
Qu’elles me reviennent, vivantes,
Dans ta joliesse et dansante,
Pour réconforter ces jours calomnieux.

DEUX

Maudis-je ! Toujours.
Je n’ai plus rien,
Gueux comme un chien,
Ayant abandonné les amours.

Hargneux jours que tu subiras,
Ma jolie, hélas !
Que tu trépasses,
Même sous mes bras !

UN

Je ne puis voir,
Une seconde de plus,
Non, jamais plus !
Ton corps, se choir.

Le vide,
Est venu
Et tendu
Le suicide.