jeudi 28 avril 2016

Iliaques

Te voilà gisant, et épuisée,
Des mots si intenses que grands,
Qui te vont de ton séant
Jusqu'à tes mirettes irisées.

Oh, les pulpeuses en mouvement,
Qui se meuvent contre les miennes
En une frénésie de courte haleine,
Par successions, nous époumonant.

Les rimes embrassées destinées
À la malade des carences charnelles
N'ont d'arrêt que pour celle
Qui, épuisée, doit respirer.

Sans arrêt, miséreuse des désirs,
De jouir de jours meilleurs
Qui tombent tous ailleurs
Que dans ton passé qui chavire.

La bella, regarde tout cet air,
Qui vole en vagues ruisselantes
Dans l'atmosphère étincelante,
Ouvre grand, que tout redevienne clair.

Et on reprend de plus belle,
Dans une nouvelle asphyxie,
En mordillant la lippe adoucie ;
Une danse des plus sensuelles.

Ces acharnements du plaisir au bec
Viennent de ton séant, ayant fusionné
Nos iliaques. Loveuses années.
Ne plus être, mais être avec...

Toi.



samedi 23 avril 2016

Humaine

Le sabre a fait couler le sang.
Rougi a fait la vouge des empires,
En démolissant les puissants martyres
De l'oligarque mécréant.

Mais n'a point d'épée pour la société,
Ma belle enfant aux douleurs du genre.
La lame est loin, tu ne saurais t'y rendre
Derrière les portes pseudo-démocratisées.

Tu travailleras pour le pain,
Étancheras ta soif par l'eau
Salie des putrides salauds
Qui te laisseront crever en vain.

Ton combat, il n'est pas gagné.
Les ballots brûlent à tous les jours
Sous le soleil de l'homme-vautour
Qui n'éclaire point mais fait t'indigner.

Pleure, rage, soulève-toi et cours,
Les leurres de cage s'enlèvent toujours.
Quand l'épée aura frappée, un jour.



samedi 2 avril 2016

Lilium

Lilium, des années qui nous ont séparées,
Entends-tu toujours le poison ruisseler ?
Il s'étend de la fiole que tu as volée.

Tes mains sont encor d'un doux vermillon
Qui peint des drames sur les murs de béton
Grâce au liquide des silencieuses trahisons.

Que vas-tu faire lorsqu'ils te chercheront ?
Les démons sont plus grands que toi.
Plus forts que toi, que faire de ton émoi.
Par ta propre main ils t'anéantiront.

Il n'y a qu'un seul, de sa grande ombre,
Qui te couvre de sa ténébreuse noirceur
Et qui troque son insanité pour ta candeur.
Il mangera ton petit frère qui l'encombre.

Lilium, qu'est-ce qu'il te restera à la fin ?
Ta dette se mesure par milliers d'âmes, enfin,
Où fuiras-tu si tu dois fuir ton destin ?

Tu reluis de la beauté des plus grandioses
Aux mirettes inspirantes des plus belles proses,
Jusqu'à ce que ta bouche laisse échapper la névrose.

Le froid est témoin de ton teint de neige,
Qui ne rougît plus par tes émotions,
Mais plutôt par tes meurtrières convictions.
Et l'ombre qui se nourrit de ce cortège...

Aventure-toi seule, petite et tendre fleur,
Mais ne vient jamais me montrer tes regrets
Qui seront aussitôt lancés d'un puissant rejet.
L'amour ne te sera plus jamais qu'un leurre.

Lilium, va et cours dans les champs, insouciante,
Pendant qu'ils tirent ton âme invivante.
Ils s'en délecteront tant qu'ils te hantent.

Lilium, que s'est-il passé de ces années ?
Ta générosité empoisonnée que tu as lancée,
Elle te sera foutue au fond de la gorge, avalée.