samedi 2 avril 2016

Lilium

Lilium, des années qui nous ont séparées,
Entends-tu toujours le poison ruisseler ?
Il s'étend de la fiole que tu as volée.

Tes mains sont encor d'un doux vermillon
Qui peint des drames sur les murs de béton
Grâce au liquide des silencieuses trahisons.

Que vas-tu faire lorsqu'ils te chercheront ?
Les démons sont plus grands que toi.
Plus forts que toi, que faire de ton émoi.
Par ta propre main ils t'anéantiront.

Il n'y a qu'un seul, de sa grande ombre,
Qui te couvre de sa ténébreuse noirceur
Et qui troque son insanité pour ta candeur.
Il mangera ton petit frère qui l'encombre.

Lilium, qu'est-ce qu'il te restera à la fin ?
Ta dette se mesure par milliers d'âmes, enfin,
Où fuiras-tu si tu dois fuir ton destin ?

Tu reluis de la beauté des plus grandioses
Aux mirettes inspirantes des plus belles proses,
Jusqu'à ce que ta bouche laisse échapper la névrose.

Le froid est témoin de ton teint de neige,
Qui ne rougît plus par tes émotions,
Mais plutôt par tes meurtrières convictions.
Et l'ombre qui se nourrit de ce cortège...

Aventure-toi seule, petite et tendre fleur,
Mais ne vient jamais me montrer tes regrets
Qui seront aussitôt lancés d'un puissant rejet.
L'amour ne te sera plus jamais qu'un leurre.

Lilium, va et cours dans les champs, insouciante,
Pendant qu'ils tirent ton âme invivante.
Ils s'en délecteront tant qu'ils te hantent.

Lilium, que s'est-il passé de ces années ?
Ta générosité empoisonnée que tu as lancée,
Elle te sera foutue au fond de la gorge, avalée.



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