dimanche 19 janvier 2020

Inné

Il y a de ces secrets cachés de Morphée
Qui me sont susurrés sous les lunes.
Des désirs qui succombent, étouffés,
Par le trop réel sort du grand jour d'infortune.
Des étiquettes affichées et greffées.

Quel destin pour ces âmes en envol
Qui, comme la mienne, heurtent de plein fouet
Le sol froid et terne de la nécropole ;
Des tombes pour les pendus au piquet
Qui étaient castrés au vitriol.

Je n'ai d'ailes pour ces écrasés,
Ces morts au combat ancestraux.
Je n'en ai que pour moi, épuisée
De me battre contre ces maux spectraux
De mon espèce de deux côtés méprisée.

J'ai porté des fanfares au visage,
Des arcs-en-ciel plus radieux et glorieux
Que ceux des intolérants paysages
Devant lesquels ces hommes sont hargneux,
Incapables de tourner, ni même lire, une page.

J'ai ô combien décoiffé mon don natal,
Où chaque couleur sied au plus haut,
Tel un phare face à une perte navale.
Des vermillons et des rouges au chaud
Comme des turquoises et des bleus glacials.

Mais je n'étais jamais en vrai éveil,
Cachée, recroquevillée sous les jougs,
Non de la lueur ardente et chaude du soleil,
Mais du froid accablement des coups.
C'est leur propre petitesse qui les effraye.

J'ai marché et marché sous les lunes,
Tantôt saignante, tantôt sans énergie,
À tenter d'être avec mon âme, qu'une.
Mais mon genre face à ma biologie se réfugie
Dans la mâle misère sans joie aucune.

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