jeudi 27 août 2020

L'Éméchée

Il y a le supplice de la peau
Qui toujours se décolorie
Comme la crinière noircie
Après s'être passée à l'eau.

Comme un navire sans ancre,
Quand les garçons tombent
Le reste du corps succombe ;
Il dérive en éliminant son manque.

J'ai ce supplice jusqu'aux os
Jusqu'aux traits du visage aigri
Qui chaque matin se colorie
Après avoir fait le grand saut.

Je me fais un sang d'encre
Quand mes chromosomes partent en trombe
Comme une biologique bombe ;
Ils s'éliminent en m'injectant le manque.

Mes yeux ont un infini rosi
Quand les paupières ont fondu
À coups de soleils décousus
Comme des espoirs surpris.

Sous ma vue il y a celles de la chair
Dans les vieilles forêts abandonnées.
Et entre les lèvres serrées,
Celle qui soufflait de gris morceaux d'air.

Mes vœux ont un son éclairci
Quand le reste a disparu,
À coups de lames sous toutes vues
Comme un imberbe ravi.

Des souliers pour marcher sur terre
Avec les couleurs de la fierté...
Et une jeune fille épatée
Par sa voix qui vibre avec l'air.

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