lundi 9 janvier 2012

Realization

J'ai laissé quelques années couler, et me revoici, de ma plume toujours aussi sanglante qu'épuisée. Mes mots toujours aussi justes, mais encore entachés, salis par le passé comme imprégnés de la douleur des phrases lancées depuis l'aube de la vie. Je flotte au-dessus des textes, des milliers de pages effacées avec frénésie sur l'autel de ma poésie. Des lettres qui resteront gravées au mur, qui me renverront les souvenirs de ma si chère langue, de ces dires de Molière qui ont trop longtemps été emprisonnés par l'encre scellant mon âme. J'ai fini la guerre, et je goûte à cette douce paix. Le crayon ira se terrer quelque part entre quelques écorces, se décomposera à force de baisers, jusqu'à s'effriter comme les corps trop vieux qui, eux aussi, ont un jour aimé.
 
Realization

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