samedi 16 janvier 2016

Morphée

Encor le Soleil qui meurt, après douze heures,
À avoir dardé sans pitié le sol
Et laissé les étoiles prendre leur envol
Dans son succombe au temps court et frivole.
La plus grande s'installe : la noirceur !

Elle s'éveille, la beauté de la nuit, de Nyx,
Alors que tous s'endorment dans ses bras.
Sous oreillers rythmés ou vins calés de grand pas.
Je la regarde, dans mon somnolent trépas,
Susurrer doux mots et montrer chairs que je fixe.

J'ai été trop souvent touchée par ses pavots.
Ô que je t'ai prise pour cette grande muse !
Alors qu'éprise, je tombais dans cette charnelle ruse !
Et qu'on me foudroie, qu'on m'accuse
D'adorer les bras de Morphée aux autres, plutôt.

Sous son sein, entends-je les grands cieux,
Les romances interdites, mais surtout les maudites,
Ou la mégalomanie de la solitude spirite.
Elle est l'auteur des poésies jamais écrites,
Que j'en rêve ! Mais que je les oublie, en aveux.

Que je les oublie...

Dehors, seigneur lumineux, aux ardents rayons !
Qui m'éveillent et me fassent fuir de son emprise
Aux douces mélodies de la nuit qui s'amenuise.
Sa disparition est douloureuse hantise.
Éveillée, je ne retoucherai point ces palpitations.


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