mercredi 27 septembre 2017

Réconfort

La passion grandissante des êtres
A de quoi rendre fier Kafka
Avec ces danses du paraître
Qu'aucun ne semble faire un cas.

Pourtant, le tien me retient profondément,
Sans artifices ni feux trop courts,
Le tien est des romantismes les plus entichant,
C'est une étoile au scintillement digne du jour.

L'amour est le plus simple souhait de projet :
Faire de nos paroles chose toute autre
Que de simples sons sortis de nos clapets ;
Les rendre réels et tangibles, mais surtout nôtres.

Je n'ai ni promesse, ni offrande,
Pas plus qu'une volonté qui persiste.
Elle ne sera ni sommée, ni en commande,
Elle ne sera que de ce que je consiste.

D'aveux, je n'ai que de désirs chers,
D'être l'éperdue fuyant la solitude
Qui ne saura être comblée que contre ta chair.
Tantôt pour ton cœur, tantôt imprude.

Il est dur de galvaniser ce qui est si simple,
Qui ne nécessite point de mots
Et qui dans mon cœur monte et grimpe
Pour sortir à mes pulpeuses et éclot.

Il n'est point de miracle ou de coup de foudre,
D'instant magique nous faisant planer,
Il est au quotidien, à se dissoudre
Sans jamais ternir ni faner.


dimanche 9 juillet 2017

Toile

Dans les couloirs aux vives murales,
Une toile vide s'est détachée
Du mur à la peinture craquelée
De son cadre plus rouille que métal.

Un canevas délaissé aux âges,
Aux successions incessantes
De muses qui n'étaient point assez élégantes
Pour oser briser la blanche page.

Ce sera ton infinie finesse
Qui feront courir les pinceaux
En frénétiques soubresauts.
Le blanc disparaîtra par ta délicatesse.

Tu emplis chaque coin de vide,
Chaque espace terne
Qui par les couleurs se décerne.
Tu auras rapidement tué l'insipide.

J'aurai vite fait de te mirer
Dans ta fougue et tes élans,
Me joindre près de ton séant
Et prendre tes mains pour plus que peinturer.


mercredi 21 juin 2017

Couplage

L'acharnement incessant
Des entichements puissants
Rend mon âme éperdue,
Par cette fusion spirituelle,
Cet entremêlement charnel.

C'est cette perfide avidité du cœur,
Ce désir inconsistant de la peur
De finir ses jours seuls.
Avec toi, c'était tout autre,
C'était l'alliage de ce qui serait nôtre.

Je retirerai mes bandages
Pour nos sangs en métissage
Sous le joug du plaisir, des délices.
Nos corps formeront un grand amas ;
On s'aimera et tu crieras !



samedi 17 juin 2017

Petitesse

Il y a de ces sciences inexactes
Dans les astres lointains
Près des étoiles primordiales
Où n'existent plus les mondains
Ni les luxueuses actes.

C'est cette lumière infinie
Du plus profond cosmique
Qui nous emplisse et qui s’immisce
Dans nos corps comiques
Pour cet univers indéfini.

Si les amours sont dignes
Des sublimes supernovæ
Qui détonnent et résonnent,
Les superficiels seront parias,
Et qu'ils s'y résignent.

La simplicité stupide
Ne peut s'auto-suffire réellement.
Il est néfaste sous les cieux vastes,
Il pollue de son entropie, démontrant
À l'infini son plaisir cupide.

Les lumières des millénaires ancestraux,
Qui embellissent et illuminent,
N'auront que faire de ces êtres à taire ;
Leur réflexion se perdra sûrement
Dans les vides intersidéraux.


vendredi 9 juin 2017

Rimes embrassées

Il y a quelques envies d'assouvir
Sous les excitations de la pleine lune,
Qui portent les pulpeuses à quelque fortune.
Elles ne demandent qu'à renchérir.

Ses regards de ses mirettes profondes
Font roussiller ardemment les têtes
Et les cœurs vrillant en fête,
Trop rapidement qu'elles m'inondent.

Et les soupirs, et les encore,
Les désirs qui semblaient irréels
Qui ont trop vite tourné au charnel
Pour donner une petite mort.

Sans mot, ni ouï ni dit,
Sous les déferlantes qui accolent,
Sous la chaleur nous collant au sol.
Plus jamais il n'y aura de quoi être aigries.


dimanche 4 juin 2017

Attachée

Attachée aux délicats entichements,
Elle sentait difficilement son rouge
Se propager à travers son vivant.
N'ayant que ses mirettes qui bougent,
Elle reste suspendue, flottant.

Fini le temps de nouer le cou,
Ce sont ses mains contraintes
Qui effleurent la corde qui noue
Attachée par de longues étreintes
Qui serrent plus fort que l'écrou.

Soumise à la sensuelle tension,
Du haut de son mince plaisir,
Elle n'attend que la palpitation
Venant aux coups du cuir
Dans une kyrielle d'excitation.

Balancée par la mitraille,
Ses soupirs abondent
Sous la cascade des tirailles
Qui lui font oublier le monde
Et les chagrins qui l'assaillent.

Ce sont les toujours, les encore,
Qui exposent la fragile chair,
Qui mettent au jour les corps.
Irrésistiblement attirée au flair
Qui la monte vers une petite mort.


vendredi 2 juin 2017

Promenade nocturne

Dans les buissons où les feuilles tombent
Sur l'eau ruisselante vers la rivière
Se sont perdues mes pensées et mes prières
Qui abondent en masse et en trombe.

Mes yeux palpitent dans le noir absolu
De la nuit qui me sert de canevas.
Ce que je cherche ne se trouve pas,
Il n'y sera pas, et n'y est plus.

La nature veut nous être réconfort
Nous porter dans sa douce brise ;
Pendant que mes pensées s'irisent
Pour compenser mon cœur mort.

Je suis en manque de connexion profonde.
L'écoulement lent ira à la rivière,
L'eau portée à rejoindre la mer.
Rien ne me retiendra alors que je tombe.

J'ai besoin de m'asseoir à-côté de qui n'est pas,
D'une âme errante dans cette quiétude,
Dans cette nature qui nous élude,
Et en silence regarder un siècle qui durera.


jeudi 1 juin 2017

Jeunesse

Tu étais autrefois aussi pourrie que moi,
Et c'est ce qui me faisait t'apprécier.
Maintenant tu m'as laissé en émoi
Pour aller artificiellement te disgracier.

Tu es partie en courant trop vite,
Te maquillant pompeusement
Pour cacher le bonheur qui te quitte.
Souris de tes trop blanches dents !

Tu faisais partie des incomprises,
C'est ainsi que je t'imaginais mienne.
Ton âme s'est vite tournée grise
Sous les artifices avec ta peine.

Arrête tout ce que tu fais,
Laisse l'auto se défoncer,
Ton corps qui se défait,
Le téléphone s'échapper,
Ton imagination qui se refait,
Ton âme s'en aller.

Tu étais ma tranquillité, ta présence m'était d'usage.
Maintenant maquillée, je ne reverrai jamais ton visage.

mercredi 24 mai 2017

Reprise

Le temps est un rempart insurmontable
Par ses craquelures intransigeantes
Qui donnent des faux-espoirs déshonorables.

Le présent est une étrange absurdité
Qui, momentané, pousse à réfléchir
À ce qui ne changera guère, en vérité.

Le futur est gagné d'avance.
N'est incertain que les détails
Qui relèvent tous de la chance.

Que les destins changent !
Par une heureuse fortune,
Que les âmes se réarrangent.

Les lois lacèrent les rêveurs.
La justice marche le dos droit ;
Elle tranche les damnés tel un législacérateur

S'il existe un futur,
Même improbable,
Nous le voudrons, sûr.

Si nous pouvons escalader les murs,
En cachottière escapade
Nous le ferons de nouveau par la brisure.


mardi 23 mai 2017

Last

Le perfide destin des derniers instants
A de quoi rendre jaloux les pires drames.
Le temps étant puissant et incessant,
L'être vivant, sauvagement, s'acclame.

Ô jolie, il est fourbe, nous connaît
Un peu trop bien, il nous a roulés
Car nous sommes partiaux et il s'y plaît
Dans nos cœurs lâches et lésés.

Face à l'explosion des mondes
Nous serons liées de sang
Dans ce carnage putride et immonde.
Nous serons le dernier retentissement.

Alors que la chaleur engloutit,
Que la réalité s'écroule sous son poids,
L'amour, seul, lui, périt,
Et s'attriste des feus émois.

Rien n'apaisera les blâmes
J'ai besoin de me planter l'aiguille
Pour m'engourdir mon âme ;
Laisser mon corps partir en vrille.

L'univers se nourrira des dernières chairs
Qui s'éclipsent tels la lumière.
La mienne sera depuis bien longtemps claire
Et vide de nous dans cet enfer.



mardi 11 avril 2017

La Marchée

Nous sommes nées de ce nouveau monde.
La guerre est finie, ma chérie.
Tu n'as plus à te cacher de ce qui est immonde,
Les derniers cadavres enterrés, le mal suri.

Je rentre à pied, de vieilles bottines enfilées,
Le vent me portera jusqu'à toi.
Derrière moi, les ouragans vont bouleverser,
En bourrasques, chaque soi.

Le souffle sera aveugle à chaque vie,
La justice au meneur, au paria ;
La fatalité à la victime, au messie.
La brise sera une guerre impitoyable, soit.

Tout recommence, au milieu des ruines.
Du ciel, même les hélices succombent,
Elles se fracassent sous l'houleuse bruine
Qui est portée par la rafale qui lui incombe.

Au bout de mes pas, de petits souliers,
Et un ton frémissant, qui sortira.
Dans ses pupilles, je remarquerai,
Que les vieux moulins ne brûleront pas !



jeudi 2 février 2017

Ironie masculine

L'homme marchant seul est bien ironique,
Sous ses vestons indéfectibles.
Ses comparses, aux têtes obliques,
Dépassent celles au soi-disant sexe faillible.

L'imposition suprématiste de ceux-là,
Le met dans un panier pourri d'or
Avec un joli coussin feutré et délicat.
Il marche seul, mais ne sort réellement dehors.

Dans son confort quasi-juridique,
Il a été remplacé par une machine,
Incapable de penser, d'être critique.
C'est bien l'ironie la plus maligne !

Celui-là ira mourir tout seul,
À submerger ces demoiselles
De subterfuges pour les sans-gueule
Et concubins mensonges pour les belles.

Il apprendra que l'amour n'est pas décédé
Lorsqu'il a trompé, mais a été violé.
Tout ce qui monte, redescend,
Dans ce serpents et échelles vivant.

mercredi 1 février 2017

Les Derniers pétales - IV

Que feras-tu maintenant macchabée ?
Tes jours ne sont plus glorieux.
Ils sont tout sauf beaux, ils sont comptés.

Ce n'est pas la faute d'un pourcent d'évaluation,
Mais de ta lassitude complète et aveuglée
Face aux tentations de ta procrastination.

Il est entré en toi pour te pourrir
Et relâcher sa semence crue
Qui t'a fait tomber de la scène d'un tir.

Voilà les transcriptions de tes maîtres,
En de grandes lettres rouges : « refusée ».
Décrivant ton avenir comme ton amour traître.

Tes attirances ont été un innocent gage
Qui t'ont coulé la tête dans la mare.
Tu iras danser seule sous les orages.

Regarde les fleurs moisir sur la plaine,
Elles ont toutes perdu leurs pétales.
Il ne te reste rien, à part ta peine.



mardi 31 janvier 2017

Démocratie

La tête déchaînée aux vents
Et aux déferles incessantes
Qui, toujours trop puissantes,
Fait planer des endigués tyrans.

Les yeux de science peuvent lamenter
Autant qu'ils veulent le fatal sort
De leurs cœurs enrôlés d'une pléthore
De naïves contributions et avancées.

Les simples étrangers en rescapade,
Les saints étranglés en feu cavale
Sont tous écorchés, sans détale,
Sous le joug des cons en myriades.

La démocratie a le cœur charcuté,
Les tripes extirpées de cette Justitia,
Au glaive défait en agglomérats.
Ils ne lui ont laissé que son bandeau serré.

Buvez ! mes chers,
Le sang sera amer.