mardi 6 octobre 2020

Emportée

Est-ce que tu dors encore ?
Affaissée au fond du lit froid
Où je m'étais faufilée.
As-tu été emportée par la mort ?
Ton visage semble encore trop délicat
Où ses traits ont été tirés.

Je m'y vois, inerte,
L'amour en perte
Sous les couvertes,
Avant que la chaleur ne se déserte.

Je t'imagine, le corps rose,
Avec les dents dans le matelas
Et les cheveux au plafond.
Tu tremblais à chaque pose,
Comme un choc après les dégâts,
Quand le sang cessait sa circulation.

Sentir tes mains,
Ton corps sur le mien,
Assouvir la faim,
Et espérer ne plus avoir de lendemain.

Ce qui a commencé par les baisers
A fini dans les cachots du nord
Où ma tête pointe depuis longtemps.
Je pense encore aux derniers,
Perdus dans le froid dehors
Qui m'ont vidée de mon sang.

Tu es illégale,
Un dommage collatéral,
Un faux-pas musical,
Tout ce qu'on fait avant de retirer le dernier pétale.

Mais tu sais quoi, au final ?
Je referais les mêmes erreurs,
Si je finissais par te revoir.
Macchabée, oublie le mistral,
Et les proses qui font peur,
Je veux autre chose que des mémoires.

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