dimanche 31 janvier 2021

An*rexie

Quand tu remplis ta bouche hédoniste,
C'est là que la robe ne fait plus,
Que ta vie aussi semble décousue.
Des cons ont fait que tu résistes.

Un jour, c'est moins de dessert,
Le prochain, tu déjeunes dans un verre,
Et pour souper ? Tu laisses faire.
No gain, no pain,
Juste de la haine
Quand le frigo est en chaînes.

Quand ton poids tient sur deux chiffres,
Est-ce que tu te sens vivante ?
Quand tu trouves l'eau suffisante ?
Et que tu rêves du jour où tu t'empiffres.

Tes genoux plient
Sous le poids de l'oubli,
Ton corps te supplie.
Pas de pause
Quand une laitue est une overdose
Tu te décomposes.

Ça t'aura pris combien de comas
Avant de finir par ouvrir la bouche
Et fermer ta tête aux hommes louches
Qui te ridiculisent peu importe ton poids ?
          Laisse-les pas s'étendre sur toi.

Tu ne dois aucune réponse,
Aucun compte, aucune annonce
Go girl, fonce.
Ton pâté c'est pas une résistance
Ni une désobéissance,
C'est juste un extra d'herbes de Provence.

Quand la robe sera décousue,
Rappelle-toi qu'elle est juste incapable
De contenir les plaisirs de la table,
C'est elle qui est mal conçue
          Pas tes courbes nues.

samedi 30 janvier 2021

Lapideur lapidé

J'ai brisé un homme en porcelaine
Qui s'amusait à lancer des roches
En l'air, sans prendre la peine
De voir celles qui se rapprochent.

Il se plaint de voir ces femmes
Jonchées sur les gravats,
Et quand il lançait des lames
Ce fut le sang qui l'importuna.

Il paraît qu'il est allergique
Aux ricochets, ce monsieur,
Et c'en est que peu tragique
De démolir l'obséquieux.

Je n'irai pas en lancer à d'autres,
Mais je veux bien pelleter dans leur cour
Ces rochers qui ne sont point nôtres
À ceux aux précaires discours.

mardi 19 janvier 2021

Canevas I

J'ai peins des lignes par milliers
Sur ton corps en attente
En pressions lentes
D'un lourd doigté.

Ma dernière œuvre d'art
C'est cent traces de dent
Sur ta peau attendant
Le prochain départ.

Baise-moi et dis-moi
Tous ces mensonges
Immenses qui te rongent
Comme mes ongles mats.

Que feras-tu ?
En suspension
Du plafond,
Mouillée et dévêtue.

C'est quand mon mauve se mélange
À tes cheveux tirés, et ton sourire
Fendu aux joues, rouges de l'ire
De ne pas pouvoir assouvir ce qui démange.

dimanche 17 janvier 2021

Spirale

Mon nom s'efface dans une spirale,
Je suis le vide, un trou, terminale,
Je descends, les sens inhibés,
Le corps trop intoxiqué,
Avec l'éternité de lubie
Qui s'épand, m'emplit,
La chaleur m'enfourne,
Mes yeux se retournent,
Dans une spirale,
Abyssale.

Ne m'aide pas à remonter là-haut,
M'éviter de me noyer à l'eau,
Je me repose aux catacombes,
Où les têtes tombent,
La vie s'arrête
Dans la fête.
Imiter,
M'élever,
Dans une spirale.

samedi 16 janvier 2021

Buzz

Déjà trois heures, perdue sur le sol,
Avec tous mes sens qui s'affolent,
Je te regarde de loin, avec un autre joint.

Je me demande, la tête trop légère,
Comment tu fais pour fumer l'univers
En un seul souffle, sans que tu t'étouffes ?

Parce que quand tu aspires la fumée
Il ne reste plus rien pour nous séparer,
Juste mes lèvres à moi, et celles à toi.

Il n'y a plus rien à manger, sauf ton corps
Qui reste encore debout, à la fumée dehors,
Même avec ma tête entre tes cuisses, un autre supplice.

Donne-moi une autre bouffée d'euphorie
Qui s'échappe de ta bouche qui sourit,
Pour taire la nuit, taire nos esprits.

vendredi 15 janvier 2021

Voyage astral

        Une chandelle verte
        Brûlait sous mon doigt inerte
Avec le feu des vieux millénaires,
Ravivant les flammes puissantes d'Ééa,
Entrant dans Son antre, à admettre
Mon âme flottante, errante, hors-froid,
Fuyant les brises impitoyables de l'air.


        Circé, quand tu t'accapares
        L'entièreté de mon corps,
Ce sont les grands coups dans ma tête
Qui flotte cent mètres au-dessus de moi 
Les battement incessant de ton cœur 
Me donnant tes mirettes, ta voix,
Et faisant du reste ta conquête.

        Quand minuit sonne,
        Ton cœur résonne,
Ayant perdu tous mes sens,
Toutes mes orientations,
C'est ta bouche d'opium
Qui cause mes palpitations
Sous ton regard d'omniscience.

        Je n'ai que d'aveux
        De mon cœur désireux.

dimanche 10 janvier 2021

Hormonal

La quiétude dans ma tête légère,
C'est quelques milligrammes
Sous la langue, placés sur les nerfs
Pour taire le passé infâme.

J'ai les hormones dans le tapis
Et le mal-être lancé par la fenêtre.
Si je me permets d'être qui je suis
Ce n'est point grâce aux paraîtres.

J'ai construit une petite guillotine
Qui s'attache à la ceinture
Pour une charcuterie fine
Qui sent la moisissure.

Il y en a qui crient, dans l'hôpital,
Pour le froid de la réalité.
Je le faisais pour le mal
Entre mes jambes inséré.

C'est la trachée dilatée
Et le jardin sur le torse
Qui passent au couteau affuté
Quand mon corps signe son divorce.

Une pilule au soleil, l'autre sous la lune,
Pour savoir, deux fois par jour,
Que j'existe encore, sans lacunes,
En-dehors des passés trop lourds.