vendredi 25 mars 2011

Nuit étoilée, ville éclairée

Elle chante, joliment, la dame. Elle chante sur la rue. Elle marmonne des mots, en mâche d'autres, et distrait les passants. Elle chante la dame ! Quel joli chant que j'entends. Quelle berceuse à mes oreilles. Elle m'attendrit, me fait jouir, me transporte et me caresse.
Qu'ai-je à aimer ? J'aime, et c'est pour cela qu'en m'ayant transporté par sa mélodie, elle a été transportée par les autorités. Nul ne jouira, nul n'aimera, bienvenue à tous, que si l'on veut.
 
Un cliché de fin de soirée, un soir qui laisse sa trace, par ses traces de sang au sol, ses quelques graffitis au mur, et sa voix qui résonne dans l'air. Une poubelle flambée, pour les cœurs solitaires, froids de leur solitude, et une mendiante sur le mauvais trottoir, pour agacer les policiers.
Vous ne vivez plus. Et moi non plus.

Et je prendrai une bouchée d'air frais avant de mourir.

jeudi 24 mars 2011

En pulsion

Et à chaque battement de mon cœur,
À chaque battement de la musique,
Une nouvelle image apparaissait,
À nouveau ton corps se heurtait à mon esprit.

mardi 22 mars 2011

Départ

À qui est-ce le tour d'écrire un manifeste, il me faut mettre ma signature dès aujourd'hui. On nous brise en deux, on nous fait accroire que rien n'est permis, et qu'il nous faut nous battre, menottes aux poings, pour survivre face aux fauves dans ces immeubles à bureaux. On nous défait nos idées, nous ne sommes que des épaves vivantes qui doivent se conformer aux masses, pour les besoins de la masse, par la masse, et ce massivement, ein Volk, ein Reich, ein Führer.
On nous veut docile, on nous veut bien ! Et on nous veut beaux, oui on nous veut, mais jamais on ne nous accepte. Bonjour la vie, arrêtez d'y frapper, le propriétaire est absent, veuillez laisser un message après la corde. Du moins, cette corde, elle est libre, nul ne peut la plier, elle reste forte, seul le feu sait la briser. Voilà que ces grands hommes nous sont devenu feu, et feu qui brûle nous brûle tous. On nous veut impitoyable, intangible et gris. Debout, en marche, dans la routine, encrés, embranchés, en branle et prêts à rester muets et solides comme la pierre.

Me voilà, valises aux poings, point pour ne partir, mais partir pour mieux m'établir. M'établir dans ma propre nation, ma propre liberté, ma joie personnelle qui grandira, qui s'épanouira comme la fleur. Je suis une rose dans un fusil, prêt à être propulsé et à exploser contre ton cœur. Fais tomber mes valises, ô chère, et promets-moi de rester telle que tu es, docile, intangible, encrée, dans ta propre doctrine que je veux mienne aussi, et ferme ma bouche pour de bon contre tes paroles muettes dans leur romance.

vendredi 18 mars 2011

Chemin de terre

Toute petite, c'était un mètre. Jeune, c'était une rue. Un peu plus mature, c'était une ville. Après, c'était une région. Maintenant, c'est une province.

Et le train roule, roule, roule, sans rails, mais continue de rouler sur son chemin, et amasse de tout sur son chemin, et laisse tomber un wagon ou deux, mais ses roues roulent toujours.

Je pars, je reviens, je vis entre les deux.

mercredi 9 mars 2011

Obsessivité sadique

Il y a une tache sur le sol, elle est rouge, et elle entache davantage le sol à chaque seconde, et viens s'éclabousser contre mes pieds. Je regarde cette marre grandir, enfant de ma folie, qui ne cesse de grandir. Elle bouche chaque trou, le moindre orifice de ce parquet verni, fait tourner le bois au rouge. Puis le tout gicle, et revêt mon corps de la tête jusqu'aux pieds. Je regarde cette fontaine arroser, m'arroser, tacher mon linge. Cette eau goûte bien bon, mais elle n'étanche pas ma soif, car ma soif fut rassasiée par ce spectacle. Oh, mais que c'est joli, encore ! N'arrête pas.
 
En regardant ce plaisir jouissif, je me rends compte que c'est mal. Désolée, je ne voulais pas voler ton âme, je voulais juste jouer un peu. Si ta virginité a été enlevée, sache que ton intégrité reste, jamais je n'oserais te toucher. Mais ton cœur, je le veux mien. Je le veux bien !

jeudi 3 mars 2011

Ambiguë

Je me suis limitée à l'infini, je me suis arrêtée à la fin, je suis montée sans descendre, j'ai posé les pieds sur le sol du vide.
Je suis fille de parents, et mère de ma destinée, je suis le résultat de tous ceux qui ont vécus, et l'avenir de tous ceux qui vivront.
Je ne suis qu'un poisson dans un océan vaste et bleu, mais ma personne s'est accordée plus d'importance à mes yeux qu'aux autres, et seulement toi le comprendra.
 
Je suis une lumière sombre, un sang calme, un crime juste, un vide sans espace, une révolution arrêtée pour la simple et bonne raison que l'on voulait arrêter. Et après on me dit ambiguë ? Peut-être ont-ils raison, dis-moi-le, je veux t'entendre me le dire. Et me dire d'autres mots, pendant qu'on y est.

mercredi 2 mars 2011

Mort et amour

Elle court, elle court et va jusqu'à foncer dans un mur, et éclate en sang.
Je la vois courir, je ne l'embrasse pas, mais elle s'étale de son corps devant moi.
 
Qu'avez-vous mademoiselle ? Vous semblez mal en point. J'ai de ce sang froid, mais il n'est pas pour vous. Parlez de cruauté, mais soyez honnête, vous n'êtes qu'un être humain, où est l'importance ? Une âme de plus ou de moins, le Ciel ne les compte pas. Je ne suis pas sans amour, ma très chère mademoiselle, je ne veux qu'aller m'asseoir sur l'herbe fraîche.
Pourquoi je ne voudrais pas vous aimer ? Le goût de votre salive est trop alléchant pour mes papilles qui ne veulent que voir votre sang partir.
Mais je vous enterrerai, et peut-être là vous aimerai-je. Je vous déposerai un baiser, lorsque vous aurez les yeux fermés, et je volerai votre cœur.