vendredi 13 décembre 2019

Binarité

Doux courroux de la petitesse des sociétés,
Qui te poussent à être chromosomique :
Soit avant, soit arrière, mais pas excentrique ;
Soit gauche, soit droite, toujours empiétée.

Qu’il est risible d’être démonisée pour un tissu,
Des couleurs et de douces ribambelles.
Ta situation semble être sans issue,
Quand tous clament que tu ne puisses être belle
Sans changer le jour où tu as été conçue.

Stupidité des loufoques sociétés
Qui te vendent ces idées illogiques :
Sois belle, sois parfaite, mais pas tragique ;
Sois docile, sois soumise, toujours émasculée.

Montre-leur tes plus beaux tissus,
Aux infinies couleurs charnelles.
Prends les armes pour les déchus,
À qui on a interdit ce qui est pourtant réel
Pour quelque excuse préconçue.

Fichtre ! Des maudites sociétés,
Qu’elles brûlent des jougs démoniques.
Soit l’une, soit l’autre, la mort sera chic !
Soit hier, soit demain, comme si elles n’avaient été.

Étrangle-les de longs rouges tissus
Après avoir dicté tes couleurs éternelles.
Il n’y aura point d’âme trop cossue
Pour t’imposer ses limites artificielles
D’une binarité installée à ton insu.

Il n’existera de ces anciennes sociétés,
Qui à petit feu nous éradiquent :
Tant soit peu ouverts, mais démocratiques.
Tant soit peu libres, toujours emprisonnés.

Tu ne passeras jamais inaperçue,
Étant un magnifique homme partiel,
Une femme plus jamais déçue,
Et tout ce qu’il y a entre, ou au pluriel,
Mais jamais honteuse de ce que tu as reçu.


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