vendredi 29 avril 2011

Chants

Cette bouche qui souffle, vent de réconfort à mes oreilles, qui souffle ces mots si doux et si longs, qui n'ont rien en leur sens, mais tout au sens d'aller vers moi. Entre deux paroles, deux blagues, et deux respirations qui rompent les ponts. Pour respirer à tout rompre, et détruire cet univers construit entre nos mains, afin d'en retirer le sang et le sable qui s'échappe entre nos doigts, et nous portent vers d'autres pensées. Un sang si noble, et un sable si nostalgique, qui se mélange dans ces êtres que nous sommes.
Me parles-tu d'amour ? Ou est-ce que je déduis ? Ma logique est bonne pour les limbes de ton cœur, là où seule la plus solitaire des âmes oserait pénétrer, dans ces confins si petits et reclus de qui tu es. Comment puis-je te laisser parler ouvertement, si je ne puis t'entendre de tout mon être, sans le cerveau aller y raisonner ?
Séduis-moi, parle-moi de ces mots qui me font trembler, et de ces pensées qui me font couler le cœur jusqu'au fond de mes tripes, chante-moi comme s'il n'y avait plus de lendemain et que l'on nous donnait la nuit entière. Laisse-moi te prendre et me laisser prendre par tes mots, et laisse-moi les entendre comme ils doivent être entendus.
Parlons jusqu'au plus profond de la nuit, et donne-moi le temps de t'écouter. Lâche mes lèvres pour une seule minute que j'entende ta si belle voix résonner.

mardi 26 avril 2011

Il pleut et il neige entre nous deux

Le ciel s'effrite, coincé entre une neige majestueuse et l'ardeur de la pluie tombant en trombes. Entre le blanc de la neige et le noir de la pluie. Entre un feu si chaud et une eau si douce. Entre ce repos confortable et cette exaltation simpliste. En allant à l'aveuglette, se perdre dans le chemin glissant par ses pierres détrempées jusqu'aux racines des arbres, et s'étendre sous celui-ci, reposant dans la marre qui meut l'eau autours de nos corps épuisés. En regardant le ciel, les yeux fermés, afin de voir les étoiles, et s'endormir dans la lourdeur de l'eau qui pointe chaque parcelle de nos corps.
En abolissant nos esprits, dans une forêt si lointaine dans nos têtes, sombre de son vert, qui ne sont plus que corps, et agonisent dans l'absurde de leur plaisir corporel, à sentir la pluie tomber à vive allure, sans répit, qui vide nos écorces charnelles de leurs impuretés, et nous rend seules, face à face.
La pluie coule le long de ta joue, laisse-moi la sécher contre mon cœur de neige. Laisse-moi te regarder les yeux fermés.

mardi 19 avril 2011

Je me lève et nous marchons

Nous sommes une démocratie, et il se pense roi.
Nous sommes une nation, et il se pense roi.
Nous avons nos droits, et il se croît meilleur.
Nous avons notre culture, et il se croît meilleur.
 
Nous sommes trente-six millions d'âmes désunifiées et éparpillées à travers des richesses de grande splendeur. Nous sommes travailleurs et collègues, à travers un pays qui est le nôtre, et on se le fait prendre par un seul homme, on se le fait brûler par une seule entité, et on vient nous chercher les tripes pour nous les arracher. Jamais je n'aurai eu aussi honte de mourir, et le poing fermé je me battrai, les mains levées nous les brandirons, nous agirons jusqu'à la fin du monde, elle n'est point au recul cette heure, et jamais nous ne regarderons en-arrière, sauf pour pointer du doigts ses erreurs.
Je suis un être humain à part entière, et j'ai droit à ma culture et mon amour. Je suis, et je pense. Je pense qu'un décès devrait s'ajouter à la liste, contre la survie de millions d'autres.

lundi 18 avril 2011

Habitudes

Trop longtemps qu'on se connaît, trop longtemps qu'on a défait ces barrières pour s'en inventer des nouvelles. À parler et passer, à nier nos liens, à resserrer cette emprise qui nous tient et nous obsède. Nous nous promenons, entre deux colonnes incertaines, entre deux pans de nos vies. Entre un baiser de main, et une ballade sur le bord d'une rivière emportée par les vents. Entre ma maison sur les bords des chemins, et la tienne si loin sous le soleil qui brûle cette neige.
Et tu marches, marchant en pensant à ce refuge entre deux tissus réchauffés à nos pensées, et je pense à ces conforts que nous usions à la corde de nos habitudes.

mercredi 6 avril 2011

Petite révolution

Je suis censé être prêt, pourquoi ne pas simplement être heureux ?
Oui, on nous élève, on nous rabaisse un peu, on nous ajuste au niveau et on nous dit à la bonne hauteur, mûrs et durs pour être cueillis et envoyés au propriétaire, direction la vie entre quatre murs. Et que nous donne-t-on ? Un avertissement afin de rester bien sages et dociles.
 
Il se lève, et fais la vague. Il prend tout sur son passage, on n'arrête pas la révolution. Son moteur carbure aux émotions, et de cette muse qu'il appelle liberté jamais il ne se sentira épuisé. Piétine, brise et vit. Terre, vent et eau. Ce n'est pas une braise, il marche. Ce n'est pas une fumée, il casse. Ce n'est pas une flamme, il ne fait qu'aimer. Le feu l'aurait longtemps consumé, à fleurir sous l'air contaminé, et à ne marcher que pour servir, le feu l'a échappé, et ses racines se sont encrés dans la tête de tous.
 
La manifestation de l'âme durera toujours, et chaque société contiendra qui elle voudra contenir, mais elle n'a que le pouvoir de brûler. Un sourire au visage, il part portant, et dans son désir il fleurira et fera fleurir. Car trop longtemps brisées, les fleurs finissent par changer, et la joie de la vie qui s'adapte, afin de mieux adapter ce qui les entoure.
Qui brisera la vitre ouvrira son cœur par les poings.
 
Était-ce une lassitude ?

mardi 5 avril 2011

Moi, mon âme et ce qu'il en reste

Plus je parle, et plus j'ai l'impression que je n'ai rien à dire.
Ce blog, qui pour moi n'a été et restera toujours qu'un moyen d'extérioriser une partie de mon intérieur, a pris le large en arrêtant les anecdotes et en levant l'ancre de la côte où le "je" prédomine.
 
 
Bientôt trois mois, et je suis tout aussi perdu. Trois mois, et je n'aurai fait qu'apitoiements et solitudes. Trois mois, et en changeant je suis resté le même. Le monde est cru, aussi cru que ce poisson sur la côte, qui gît en me narguant par sa paix d'esprit maintenant atteinte. Oh oui, l'homme vit pour mourir, jamais il n'a été question d'autre chose, et je sais que mourir ne m'apportera rien de plus sinon le chagrin de ceux que j'aime, un chagrin qui m'empêcherait de mourir en paix.
Je devrais me laisser aller afin de mieux revenir. N'est-ce pas un désir ardent, que de laisser pendre la corde contre la corniche, quelques instants, et pouvoir défaire le nœud en une fraction de seconde ?
Un jour... qu'une seule journée, que je puisse arrêter de parler au "je"... que je puisse arrêter de parler. Et je me réveillerai, ni plus ni moins en forme, mais là. Juste présent, sans espérer ni voir, simplement vivre et laisser aller un peu plus, davantage à chaque jour.
 
Je veux tout changer, et une révolution ne se fait pas seul. Veux-tu mourir avec moi ? Nous irons boire à nos vies, en s'empoisonnant l'arsenic dans nos vins rouges comme nos sangs. Et on s'amusera ! Oui nous rirons, et l'ironie n'aura jamais été aussi belle avec toi. Dans un moment de folie, nous nous embrasserons, et nous trépasserons. Je ne serai plus là avant toi, je t'attendrai de l'autre bord.

Blessing Bliss

Des yeux fixés, à une main tendue, laissée en suspens contre mon bras. Nous nous sommes laissés, puis une lettre que je t'ai laissée, seule appuyée contre ton cœur, brouillant les yeux de ton amour, par ces mots qui te heurtent dans ta solitude, à cause d'une porte fermée trop tôt. Fussent-elles que quelques secondes, entre des au revoir laissés trop rapidement et un toucher à l'épaule qui n'a pu se reposer pour vider un peu de nos lassitudes.
Ces mots, que tu lis, par ton regard solitaire, illuminée par une fin de soirée où j'étais parti, détruisant peu à peu ces souvenirs pour faire place à d'autres.
Ces phrases, qui viennent cogner à ton esprit, te rattachant au mien, qui te serre pour te parler de ces tendres dires qui me pansent.
 
Je pourrais être tellement plus, tu pourrais être tellement plus, et nous avions décidé de tout jeter. Nous aurions pu reconstruire le monde depuis notre lit, et j'ai tout tué en asphyxiant ces si belles semences à la lumière crue du plein jour.
Je te reverrai un jour, quand tu auras fini de lire. Un jour où j'aurai compris.
 
Tout de toi est ce que je voudrais être. Je veux la paix et la joie de ton esprit.