mercredi 14 décembre 2011

Portrait

Je vis au moment présent, quitte à emprunter au passé ce que le futur me donnera. Je laisse mon corps reposer sur les étendues pures, je le laisse traîner dans le paysage, fixé sur un portrait de nature pourtant vivante. J'ai échangé les pinceaux pour la peinture, l'éclaboussant contre une lame qui fend mon imagination en deux. Un fer maintenant rouillé par ce vermeil, par ce grisâtre, par ce rouge rouan, il ne tranchera que de mauvaises idées. J'irai porter mon esprit sur le grand blanc des salles d'artistes, je le dessinerai dans toute son imperfection, mais surtout dans son euphorie. Je mélangerai son ciel mélancolique avec son sable chaud du réconfort. Ce qu'il y a devant moi n'est que tableau, derrière gît mes élans de volonté à dépeindre qui je suis.
 
Portrait

dimanche 11 décembre 2011

Eternally Missed

On se crée ces envies, on les goûte avec palpitation, ces exaltations si exaltées que l'on se crée. Ils sont redéfinis, nos amours, dans une nouvelle imperfection inatteignable. Nos deux moitiés désirent le même paradis, ce même plaisir charnel final qui, au-delà de nos êtres, nous amènerons dans une parfaite concupiscence. Mais pour combler ce désir, devrons-nous ainsi modifier nos deux moitiés. L'une vers l'infortune, l'autre vers la démence. Telle est l'âme superficielle, à ne savoir quoi aimer, elle ira se cogner contre les murs de ses désirs, sans connaître ceux-ci. Elle ne peut résister à ces désirs, elle ne peut s'en empêcher et me rendre moindre. Mes sentiments avec lesquels elle voudrait jouer... J'irai chasser tes rêves à coups de conscience.
 
Eternally missed

samedi 10 décembre 2011

Learning to Fly

Les liens qui me serrent à la terre se défont, se détruisent un à un les fils, s'effiloche les liens par le temps. Mon coeur s'érode à coups de vent afin de toujours s'affiner pour toi. Il rapetisse pour devenir plus beau, toujours pour accepter cet amour grandissant dans toute sa puissance. Mon coeur qui se met à pomper, me donne la vie et fait pousser mes ailes, où mes plumes s'ajouteront pour me porter vers le ciel. J'irai d'entrain, m'entrainant vers le soleil, comme aveuglé par sa splendeur, toujours plus près de sa chaleurs qui me prend de tous les côtés. Je respirai ce nouvel air à grands coups de poumons, jusqu'à les faire éclater dans mon exaltation de ce monde paradisiaque nouveau.
 
Learning to fly

vendredi 9 décembre 2011

It feels so much lighter now I met you

Je me suis laissé consumer. Plus jamais je n'irai laisser mon sang coupé couler dans mes veines d'infortune, j'irai le mettre à ma tête, désireuse. Je ne suis qu'une moitié qui se complète, douce, douce moitié qui saura bien être seule le temps de désirer. Parce que dans mon vert d'espoir j'ai trouvé ce bonheur aux yeux perçants, qui me regarde et m'obnubile à faire raviver en moi mes plus profondes passions. Je suis désireuse de vivre, envieuse de celles comme moi, de pouvoir rebâtir ce monde à partir de ses cendres. Mes entrailles déchirées, je te les exposerai, simples et dénudées, je t'offrirai mon cœur. Sous tes languissements j'irai me percher. Sous ton feu de passion j'irai brûler. Je me laisserai porter par cette brise que tu souffles si bien. De ton bleu de mer tu iras y mettre mes couleurs les plus sombres, et de tes rouges les plus vifs je les incorporerai au vert de ma vie. Au vert de ma renaissance, de ce printemps qui éclot en moi.
Laisse le charnel opérer, pendant que nos esprits se tordent l'un à l'autre. Tu me rappelleras les cent baisers qui m'ont fait vivre comme les premiers jours. Tu me les redonneras tout comme je te les ai donnés, avec la fougue de vouloir chaque fois ranimer les âmes.
Je me sens plus légère, plus légère que la mer, sur laquelle je flotte avec insouciance. Le jour où l'on t'oubliera, je serai encore là à t'attendre, repensant à nos baisers.
 
It feels so much lighter now I met you

dimanche 4 décembre 2011

Fuck

Je vais mourir. Je veux m'échapper, j'ai la rage en moi qui ne demande qu'à sortir, ces démons si bien cultivés qui tentent de briser les chaînes. J'ai la colère qui monte, il n'y a plus rien de vivant pour moi en ce monde. Je les laisse partir, mes veines, mon sang, mon cœur, je les délaisse et prendrai celui qui voudra, je n'en veux plus. Je veux tout briser, ne plus rien laisser, faire une dernière fois les souffrances des premiers temps. Je veux partir à n'en plus revenir, faire un voyage trop long pour ne pas être capable d'en raconter les souvenirs. Fi à regarder le ciel, ce sera le sol qui m'accueillera, qui me laissera me reposer une dernière fois.
 
Fuck

samedi 3 décembre 2011

The Loneliness of the Lonely

Je suis en attente. Ce qui censé venir me chercher est en retard, en retard d'une vie. Je suis d'avance, trop tôt pour aimer, déchue de mes espoirs. Je les rebâtirai sur terre plus ferme, sur cœur plus ouvert, prêt à m'accueillir. Alors j'attends, je m'assois et j'écris ces mots, ces flèches pointues et pointées en toutes directions, tel un rempart formant un halo autour de moi. Je frappe le papier de la plume jusqu'à ce qu'elle se casse aux coups de martyr du symboliste incompris, du maudit en rengaine, de l'imaginaire trop sombre. Qui saura me lire ? Qui saura aller prendre ces mots et les relancer dans mes oreilles, les souffler doucement pour en retirer les termes les plus crus ? Si seulement. Âme d'ange-gardien, d'amoureuse ou de damnée, je les attends toutes, le jour qu'elles viennent. Car il manque en moi une partie de mon propre corps, il m'en manque la moitié, douce, douce moitié.
 
The loneliness of the lonely

vendredi 2 décembre 2011

Sélection artificielle

Elle est de celles qui se battent, de celles qui noircissent le papier comme on entache un ennemi de sang. J'ai les sentiments en sang, ce liquide vermeil qui coule dans mon esprit comme on laisse un barrage s'emplir jusqu'à ce qu'il déborde. Mon cœur déborde, il déborde de sang que je n'ai que pour toi, il a rougît dès le premier jour, depuis que la flamme s'est attisée pour purifier ma chair de bâtard. Il est rouge d'émotions, il pompe comme une usine, une surproduction accélérée par les battements, par les palpitations que tu m'apportes. Mon corps est en vogue, non entre quelques nuages, mais en rogne contre ma tête qui s'est enchaînée à mes pieds, il part à la dérive sur mer, ne sachant où regarder, sinon vers la profondeur des plus grandes noirceurs.
Je veux pousser les choses, tout repousser, enlever la mer qui m'étreint, sortir ce feu qui attise mon cœur, j'ai faim de soif et d'envie, de volonté à tout pousser au-delà des complaintes pacifiques. Je veux pouvoir ouvrir les yeux, être rongée par la sirène que tu es, m'accaparer ton corps dans un élan de fougue, et le laisser brûler avec le mien. J'ai des attisements ardents qui me troublent l'esprit, des pensées éteintes par ma voix trop souvent discrète. Je veux prendre le tison et le mettre dans ma bouche. Je veux passer en toi, et non passer outre, arrêter de passer mon tour. Je veux, je veux, je veux encore et toujours.
Et toi, douce succube, qui me fera relever la tête, par ta fragrance, tes yeux, ta beauté, ton miel qui saura faire disparaître mon fiel, petite amertume que tu sauras prendre dans tes mains et l'offrir à tes dieux. Les miens, trop longtemps, m'ont délaissée. Ils ont peur du rouge de mon cœur, du bleu de tes yeux qui se fond à la mer déjà noircie de ses profondeurs. Je pousserai jusqu'à arriver à toi, je noircirai tout jusqu'à arriver au rose de ta douce peau, mes mains auront tout tué et subi jusqu'à se poser dans les tiennes. Comme je tournerai en triangles, afin que, toujours, quand j'irai à l'un ou l'autre des coins du monde, je serai toujours à-côté du tien. Je tournerai toujours, comme le moteur des vies, la racine des naissances, je perdrai conscience à toujours tourner jusqu'à tomber dans tes bras. Entache-moi de ton sang.

Unnatural selection

jeudi 1 décembre 2011

Tuerie émotionnelle

L'âme monte dans l'arbre, un ruban vert à la main, qu'elle attache sur son arbre, afin qu'il palpe l'écorce comme elle le touche. Elle pose le ruban, doux et si fin de sa soie, puis le noue. Étant posé contre la branche, elle l'observe, flottant dans le vent qui porte ses extrémités. Elle tend la main pour le toucher, le caresser de sa finesse infinie avec ses mains douces, pourtant si à force de grimper. Elle laisse glisser sa main le long du ruban, le flattant dans son entièreté, puis laisse tomber son bras dans un geste de lenteur triste.
Elle redescend de l'arbre, regardant le ruban qui flotte, elle redescend, le voyant flotter sur sa branche et, du sol, voit cet arbre verdi de tous ces rubans qui, dans le vent, crient les lamentations qui les ont amenés à être noués à l'écorce. Elle entend ces deux cents cris, qui percent ses oreilles accablées, ces deux cents rubans verts qui portent la voix de deux cents vents. De deux vents, de l'un battu et de l'un désespéré.
Elle les aura posés, un matin de tristesse pour oublier le monde.
Elle les aura attachés, un soir de dépression pour pleurer le monde.
Elle les aura touchés, une nuit de solitude pour se sentir moins seule dans ce monde.
Elle aura renoué le noyer au ruban vert de ce jour pour oublier la lame qui pourrait la transpercer, lui faire tout oublier pour de bon, sans avoir à remplir de tissus son seul ami imposant fait de bois et de vent. Le ciel aura tourné aux couleurs des feuilles que l'on voit en automne, au milieu de son hiver froid. En rougissant ses doigts, elle verra le ciel, sans ses nuages, vert de soie, couleur de l'espoir qu'elle aimerait avoir. Fermant les yeux, elle tombe dans les rêves qui la transportent hors de son hiver, plus loin de son arbre. Elle se laissera tomber dans la neige, comme on tombe sur un corps ensanglanté, comme on fait fondre la neige quand on est enfant. Elle se laissera gésir sur le sol, gisant comme une damnée, collée au sang de son amour qu'elle ne peut donner, qu'elle laisse couler sur la neige froide et sans remords, le laisser couler abondamment, pour son cœur qui déborde.
Elle se réveillera au printemps alors que les tempéraments du temps, durant son sommeil éternel, auront arraché chacune de ses tristesses attachées à son arbre, et les auront laisser bourgeonner et fleurir, laissant pousser deux milles feuilles verdoyantes du vert le plus pur. Elle n'ouvrira pas les yeux, plus jamais, mais sera apaisée derrière ses paupières encore rouges, voyant son arbre grandir devant elle, elle se fera enterrer sous la terre. Elle y rejoindra les racines profondes de son amour et ne fera plus qu'un avec celui qui savait prendre ses tristesses et les transformer en quelques bonheurs éternels.

Emotional killer

Turbide

Telle l'eau trouble, qui ralentit le moindre de mes mouvements, telles les lames qui me coupent les jambes lorsque je tente de me lever. Je suis réduite à une goutte dans la rivière, le petit grain de sel ajouté dans la mer des milliers d'esprits marchant avec moi. L'eau est trouble, remplie de problèmes que l'on appelle humains. Je ne vois plus l'horizon, non cause des sables retombant éternellement vers les abysses de la mer, mais à cause de la mer elle-même noyée de cette marrée d'humains.
Je ne vois plus, je ne sais plus, je ne suis plus. Je cherche, mais ne trouve pas, mes yeux cherchant désespérément les tiens, mais l'eau trop floue m'empêche de voir. Je me brûle la vue à espérer, j'ai la fatigue qui me ronge, je tente toujours de me sacrifier un peu plus, de persister.
À ne plus savoir quoi penser, on en vient à n'en savoir que seulement l'eau vraie, seule elle parle un langage clair et limpide, qui coule dans mes oreilles. Je veux l'entendre, avec mon ouïe et mon cœur, je veux l'entendre me dire des mots, me souffler ses vagues, l'entendre m'avouer tous les secrets qu'elle cache de ses parties les plus recluses. Je veux découvrir l'eau, nager avec elle.

Clear water