jeudi 1 décembre 2011

Turbide

Telle l'eau trouble, qui ralentit le moindre de mes mouvements, telles les lames qui me coupent les jambes lorsque je tente de me lever. Je suis réduite à une goutte dans la rivière, le petit grain de sel ajouté dans la mer des milliers d'esprits marchant avec moi. L'eau est trouble, remplie de problèmes que l'on appelle humains. Je ne vois plus l'horizon, non cause des sables retombant éternellement vers les abysses de la mer, mais à cause de la mer elle-même noyée de cette marrée d'humains.
Je ne vois plus, je ne sais plus, je ne suis plus. Je cherche, mais ne trouve pas, mes yeux cherchant désespérément les tiens, mais l'eau trop floue m'empêche de voir. Je me brûle la vue à espérer, j'ai la fatigue qui me ronge, je tente toujours de me sacrifier un peu plus, de persister.
À ne plus savoir quoi penser, on en vient à n'en savoir que seulement l'eau vraie, seule elle parle un langage clair et limpide, qui coule dans mes oreilles. Je veux l'entendre, avec mon ouïe et mon cœur, je veux l'entendre me dire des mots, me souffler ses vagues, l'entendre m'avouer tous les secrets qu'elle cache de ses parties les plus recluses. Je veux découvrir l'eau, nager avec elle.

Clear water

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