vendredi 2 décembre 2011

Sélection artificielle

Elle est de celles qui se battent, de celles qui noircissent le papier comme on entache un ennemi de sang. J'ai les sentiments en sang, ce liquide vermeil qui coule dans mon esprit comme on laisse un barrage s'emplir jusqu'à ce qu'il déborde. Mon cœur déborde, il déborde de sang que je n'ai que pour toi, il a rougît dès le premier jour, depuis que la flamme s'est attisée pour purifier ma chair de bâtard. Il est rouge d'émotions, il pompe comme une usine, une surproduction accélérée par les battements, par les palpitations que tu m'apportes. Mon corps est en vogue, non entre quelques nuages, mais en rogne contre ma tête qui s'est enchaînée à mes pieds, il part à la dérive sur mer, ne sachant où regarder, sinon vers la profondeur des plus grandes noirceurs.
Je veux pousser les choses, tout repousser, enlever la mer qui m'étreint, sortir ce feu qui attise mon cœur, j'ai faim de soif et d'envie, de volonté à tout pousser au-delà des complaintes pacifiques. Je veux pouvoir ouvrir les yeux, être rongée par la sirène que tu es, m'accaparer ton corps dans un élan de fougue, et le laisser brûler avec le mien. J'ai des attisements ardents qui me troublent l'esprit, des pensées éteintes par ma voix trop souvent discrète. Je veux prendre le tison et le mettre dans ma bouche. Je veux passer en toi, et non passer outre, arrêter de passer mon tour. Je veux, je veux, je veux encore et toujours.
Et toi, douce succube, qui me fera relever la tête, par ta fragrance, tes yeux, ta beauté, ton miel qui saura faire disparaître mon fiel, petite amertume que tu sauras prendre dans tes mains et l'offrir à tes dieux. Les miens, trop longtemps, m'ont délaissée. Ils ont peur du rouge de mon cœur, du bleu de tes yeux qui se fond à la mer déjà noircie de ses profondeurs. Je pousserai jusqu'à arriver à toi, je noircirai tout jusqu'à arriver au rose de ta douce peau, mes mains auront tout tué et subi jusqu'à se poser dans les tiennes. Comme je tournerai en triangles, afin que, toujours, quand j'irai à l'un ou l'autre des coins du monde, je serai toujours à-côté du tien. Je tournerai toujours, comme le moteur des vies, la racine des naissances, je perdrai conscience à toujours tourner jusqu'à tomber dans tes bras. Entache-moi de ton sang.

Unnatural selection

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