mardi 18 novembre 2014

Fontaine rouge

Heurts et cris, ma jolie,
Les violons pleurent de sang
Le macabre sort accompli
De tes tissus agonisants.

J'ai de rouges sorts à confier,
De longues et rouges souillures
Sur tes lèvres meurtries, apeurées
Par les mortelles éclaboussures.

Que vois-je, ton doux esprit,
L'être s'est rendu, en vol,
Il s'est pendu infâme.
L'être est tendu, au sol,
Il s'est vendu l'âme.
Que bois-je, ton roux vermi'.

Il pleut, Soleil, ris au tapage
Des élans et entachements
Qui pourrissent, carmins, tes nuages
Des passionnels entichements.

Mais qui est-ce, macchabée ?
Réponds-moi, jolie rouge,
Oh, ne me dis point clamsée
Ou éteinte par ma vouge...



vendredi 31 octobre 2014

Affliction

Hier encore, voyais-je mon âme
Se pendre du plus haut pont
Et forcer mon cœur qu'il se pâme,
Elle taquinait mes émotions
Pour combler ses désirs infâmes.

Que vis-je, accablement macabre,
Une grotesque inconsistance
Et de tardives palabres
À convaincre l'aisance
De me vaincre par le sabre.

C'est son amie, la noire mort
Qui a fait éclater ma tête
Et conclu mon triste sort
D'un simple meurtre par la bête
Et décuple la douleur en mon for.

Ô derniers mots de pensée
Laisse exprimer mes plus beaux,
Et l'apogée de ma chair brûlée
En quelques vers joyaux :
La romance est cucul, hé !

Car elle est de tourmente,
En mon cœur elle fermente,
Et que je m'en lamente,
C'est la mortelle tension lente...

Sœur, mon âme !



samedi 18 octobre 2014

Côte d'azur

La chaleur accablante,
Des élans d'attirance
Et de théâtres de romance
Dans les pièces charmantes.

Fût du nectar de vendanges
Coule près du Rhône
Et rapidement prône
À donner lèvres d'anges.

Rond et mielleux,
Se complaisent les gences.
Farandoles en Provence
Pour les rouges amoureux.

On danse sur les quais d'Avignon,
Les terrasses, et les parcs,
Sur la tombe des morts monarques
En sautant les ponts.

Puis tombent à l'eau
Les coupes vidées du plaisir
Pour à se nouveau emplir :
Les pulpeuses en trémolo.

Par des élans d'attirance pour
S'embrasser sur les Calanques,
Que de charnels manques
Pour un concubin séjour.



mercredi 15 octobre 2014

Palindrome

Rêche journée, dirait-on.
Une accalmie serait appréciée,
Et rien ne semble aller, pourtant,

Mon amour au plus haut,
Incube mon chagrin, je ne saurais dire si j'ai
Révolté contre toi, j'
O
ublie cette fleur tienne alors qu'en
Incapacité de voir comment la mort, ayant de ce noir,
Elle revoit ces plans pour toi, je suis en

Balance et recommence, ma jolie,

Elle revoit ces plans pour toi, je suis en
Incapacité de voir comment la mort, ayant de ce noir,
Oublie cette fleur tienne alors qu'en

Révolté contre toi, j'
Incube mon chagrin, je ne saurais dire si j'ai
Mon amour au plus haut,
Et rien ne semble aller, pourtant,
Une accalmie serait appréciée,
Rêche journée, dirait-on.



mardi 7 octobre 2014

Désordre

Boire ! À la destruction,
L'explosion du spirituel royaume.
Boire ! Aux mortelles fusions,
L'explosion des atomes.

La morsure de l'univers !
De ses crocs, en quelques vers,
Séparera les nouages contraires,
Les rouages de nos calvaires.

Ton amour est entropie,
Laisse courir les étoiles.
Ton amorphe hétérophie
Laisse mourir l'encéphale.

Ne pars pas, tu fuselles
Telle qu'absorbée du ciel,
Non d'anges, qu'elle est belle
De son noir infini, ô fiel.

Elle embrasse les galaxies
Mais ne peut garder mon corps vivant.
Elle embrase les galanteries
Mais ne veut les consumer au vent.


vendredi 26 septembre 2014

Anagrammes

Rogne mordante ! Regarde ton nom
Mère Juin, miel dessert : rejet ménil, muse désir.
L'âme chimère rajeunit, l'âme majeure enrichit

Mes tombes verront, novembre est mort.
Les anagrammes aigris, ramages marginalisés,
Te diront amour... ode, tir mourant.

Sabre cède membres. Embrasse décembre,
Et te voilà vivante, violette avivante,
Moi te serai matoiserie.


mardi 23 septembre 2014

Dear

Dear, appose tes derniers soupirs
Saccadés à courir dans le vent.
L'apothéose de ton être à rugir
L'absence des sentiments.

Vide est ton nom, ton cœur,
Je t’appellerai Blaise
Pascal, le marchand de peur,
Le vendeur de braises.

Imposée en moi, tu n'y laisses
Que l'espace noir infini.
Me poignant de ton absente tendresse,
Je n'y vois que les fins flétries.

J'ai rêvé aux jours enflammés,
Tes pulpeuses en dance erratique
Sur mes lèvres aspirées
Par ces nectars impudiques.

            Et puis l'espace qui passe,
            Qui se déverse de l'ivresse,
            Qui meut et qui veut.

Je ne suis que restes,
Insensible peau au contact
De tes charniers gestes,
De tes mielleux actes.

Combien pourrais-je me heurter,
Combien de fois ai-je été blessée ?
Donne-moi de ces raisons de ne pas mourir.
Dear, nous allons tous finir par mourir.


mardi 9 septembre 2014

Le suicide des âmes

Noie-moi, au plus profond,
J'étouffe déjà, de la brume noire
Qui s'empare et qui fond.
Jette-moi du London Bridge, à boire.

Ivre des jours condamnés,
Bleus souvenirs de nostalgies infâmes,
Les tristes réalités que forment le passé.
C'est la danse du suicide des âmes.

Meus-toi en moi, hors moi,
Arrache tripes au passage, en amont
De la déferlante en surcroît,
Elle nous mouillera les poumons.

Les corps coulent depuis Oxford,
Les dames, les damoiseaux,
Petite et triste morte horde
Qui sur Thames, pollue les eaux.

Sur mes dernières pulsions,
Lira-t-on, mon cœur
A encor soif, petit démon
Poussant à t'aimer, lueur.

Car je suis des derniers Londoniens
À pourrir sous mes ponts tiens.



samedi 16 août 2014

Matinée d'octobre

Éblouie par les feuilles automnes
Laissant traverser les lampadaires
Et leur lugubre lueur citronne
Planant sur les parcs centenaires.

Se lève, actrice matinale,
La rosée des premiers soleils
Rayonnant par exemple magistral
Sur ton corps en éveil.

La saison morte naît en moi
Une chaleur rouge et vive
Qui, au magnétisme, me voit
Se river sur cette sédative.

C'est la dame d'octobre,
Assise dans sa jupe palpable
D'un noir tendu et sobre,
Qui se déverse en jet désirable.

Et siècle plus tard, ne vivent
Les êtres que dans leur lumière
Réfléchie, pauvres illusions chétives,
Je ne me reflète qu'à travers toi, chère.

            Tu m'illumines, ô glorieuse,
            Et ta voix de mélodie mielleuse.

Puis tu te lèves, et vas,
Pantois de la beauté,
Me laisse en pauvres gravats,
Sur un banc de saison glacée.


dimanche 8 juin 2014

L'Écrivaine

J'aurais de ces mots à te dire. Un millier. Sept cent pour les plus doux, les caressés. Trois cent pour les courroux, les effacés. Il n'y a que ces êtres ; ces femmes, ces hommes, et ces enfants entre les deux. Nous sommes les enfants de demain, les auteurs de l'avenir... Essayistes du prodige des amours futurs !

Jeux de livres. Excitations palpitées.
Noyés ivres : Ensembles charnelisés.

Tableaux, colonnes et pavés de librairie, emplissant nos livres noirs jusqu'aux plus hauts cieux... Ou plus profonds enfers obscurs, des secrets embrassés par la plume. Urnes d'encre, chandelles de feu et journées de pluie, qui ne font qu'amuser la dance des griffonnages de confesse, et des dessins de vents d'amour. Badine la plume ! Liée au livre de la vie, ce sont les printemps et les étés à siroter le café, les automnes et les hivers à avaler le vin. Ivres de la bouche, ce sont des poèmes dignes des plus grands. Edgar Poe à Baudelaire. Rimbaud à Apollinaire. Aimerais-tu relire de ces passages éternels ? Inventer à nouveau ces compositions divines ?

J'eus cru, un instant, qu'Alexandrie n'aurait rien à envier, mais le comblement lent de l'imaginaire par des proses sanguinaires use les plus pures des âmes. Avouerais-je, ce serait révérence tirée, dès demain, mais le plus bondé des cœurs n'efface jamais même la plus petite des rengaines, et ces pages infinies ont tant d'histoires à conter. M'en voudras-tu, que ma plume cesse de te taquiner, que mon effluve cesse d'emplir ta coupe, j'ai de ces baisers destinés depuis des années, qui n'ont su toucher plus douce joue que le seul nom que je pourrais marquer à la place du mien. Adviennent les fatalités, tombent les rideaux, les amours premiers percent les chairs tendres, et les éternels n'ont que de quoi combler les satiétés intérieures. Il ne me reste que les yeux, mes tant chères, et bien les dernières, qui savent encore parler ; ma gorge nouée ne saurait plus lire de romans, qu'il me faudrait encore les écrire. Sauras-tu, après quelques éternités, que ces poèmes t'étaient destinés, ma seule et unique lectrice imaginaire.


Conspicuous Love

Muse, j'ai de ces mots à te confier,
Écoute, écoute les fées
Courant sous la neige,
Sur le point de tomber,
Tomber en amour, en vérité.

Je n'ai que marécages et vase,
Point de sentier où vagabonder,
Sinon tomber à feu, à sang, embrase
Mes sens dans cette chute tonnée.

Mes pieds, ce sont les rails du métro,
Mes yeux blasés, mirettes tiraillées ;
Les lampes et les panneaux.
Un train qui s'enfonce dans les eaux usées.

Me voilà, assis dans le métro, les yeux
Fermés, à l'attente d'un baiser, sur la voie.
Dirais-je, avec mon intérieur neigeux,
La sentir se presser contre moi.

Je sens mon ange qui vient.
Une partie de mon âme appartient
À un monde onirique qui est condamné
À ne jamais plus exister.


jeudi 27 février 2014

Idylle meurtrière

Dis-moi, que toutes ces années
De mensonges étaient de vérités.
Que toutes tes faussetés
Ont toujours été réalités.

Brille, ma petite étoile.
Tintillement persistant,
Qui titille et susurre sur ma toile
Au lyrisme entachant.

Taquine ma créativité, muse.
Devine mon insanité confuse :
C'est la cigarette et le vent,
Cet acharnement constant.

J'ai une apocalypse parisienne,
Des vieux spleens fusillés
Par des hantises ariennes
Se déversant d'un roman vidé.

Sans toi je ne suis que poussières,
Salpêtre amalgamé sur un livre.
La mort comme croisière...
Promenade dans un jardin de givre.

Muse, reviens ! Je ne sais plus,
Illumine tous ces rayons
Remplis de livres déchus,
Et souffle-moi mots de raison.

J'ai mots à dire d'aimer, grandioses fantasmes,
Mais se noue ma gorge, ma plume battue par l'efface.
                                    Spasme !
Il ne me reste plus d'espace.



vendredi 14 février 2014

Une soirée de poche

Sa guitare au cou, au coin du café,
Elle exhibait ses couleurs acoustiques,
Un rouge et un noir vifs et hystériques.
Ha ! Le violon riait à volonté.

Musant une Euterpe en duet,
Pour un verre, ou deux ou trois, dear !
Quel abus comique pour une lyre
Et sa joueuse qui n'a que jouet.

Ce sont tes ruses et rires,
Qui lorsque tu as pris ma main,
Voudront dire, que c'était divin,
Grandiose voix, tes défauts à s'amenuir.

Ses mots ont le goût de vanille,
Ses cordes aussi vibrantes que ses yeux
Fermés sur la puissance de ses vœux
Chantés de ferme pupille.

            Son cœur tourne.
            Et la corde chantourne.





jeudi 13 février 2014

Fatalité

Blasée des aléas de l'existence,
Du battement certain à l'aube de chaque matin,
L'anesthésie mortelle des grands vains :
La routine, le cadran fixé en permanence.

Patriotes, vous avez la route perdue.
J'appelle encor la mort par son prénom,
Les formalités anéanties pour les compagnons,
C'est mon frère, mon père, cet éperdu.

La fin est amère, elle goûte l'hiver
Glacée qui gèle le sang des survivants,
Des concubins combattants.
Je t'embrasserai lorsque je serai lié au fer.



vendredi 17 janvier 2014

Dixième Muse

Entre mes mains se cachait,
Pendant un instant, surréel,
Une dixième muse aux attraits
Aussi célestes que ses yeux de miel.

À la lyre, muse de désirs,
Qui paraîtra aussi juste que divine
En prononçant mots à cueillir
Pour ces hommes à fleurs concubines.

Elle m'est amour coaguleur
Pour mon vibrant cœur arraché.
Attisant un feu de chaleur
Pour mon corps essoufflé.

Disait Bobin, j'ai donné mots et plaisirs,
Tu as donné le plus précieux :
Le manque, le plus grand désir
De toujours t'avoir sous mes cieux.

Muse, aux allures dans ta robe,
Viens plutôt porter mon cœur viscéral.
Puises-y mon sang et dérobe
Chaque goûte qu'à m'être fatal.

Elle possède tout ce que je veux,
Tout cela n'est qu'une simple nuit
Sous la galvanisation des cieux,
Recouverts d'un drap de mortelle pluie.



dimanche 5 janvier 2014

Désidentifiée

Le petit poids du père
Pressant ses positions pécheresses,
Pensant polir et parfaire,
Mais plutôt putréfie l'espèce.

Il a engendré une vie en danger,
Une dame damnée sur le macadam,
Une dégenrée dérangée,
Qui défait son deuil de femme.

Pris au prix de sa vie,
La misérabilité du citoyen de salon,
Qui crie à vifs cris,
Sa misère du mitoyen sexe de trahison.

Car trop susurré sur la scène,
Mots soufflés sans compassion,
Il ira se couler sous la Seine,
S'assurer du secret de son profond.