mercredi 30 novembre 2011

Play with me

Je suis contraint de resté, lié par les mots qui scellent mon conscient, et obnubile mon subconscient. Je ne pense plus, ma réalité pensive n'est que poussières sur mon mur. Il ne me reste que le rêve et l'attente. Car je ne pourrai que rêver du meilleur, voir une Dorothée, suivant son chemin sur des briques, rouges comme le feu. Je les fixerai, ses libertés qu'elle porte aux pieds, marcher vers d'autres chemins, alors que le mien n'est que terre battue, que terre de disgrâce pour mon âme en peine. Je marcherai, les genoux ensanglantés, la tête ballotant contre les miroirs, renvoyant milles images du monde. Je ne fixerai qu'une image, celle à laquelle j'aspire, le désir qui me laisse brûler... Laisse-moi te déclarer une flamme, un feu que j'irai déposer dans ton cœur, que je déposerai sur la chandelle afin qu'elle fonde complètement, qu'elle se consume du feu qui me retient, qui ne peut brûler sous la pluie et les trépas de mon chemin sinueux qu'est ma vie.
Sois concupiscence, sois et existe là où personne ne peut voir, sauf pour les yeux que j'ai pour toi. Mon symbolisme ne sera qu'image pour ton cœur.
 
Play with me

samedi 26 novembre 2011

Derivatives

Des peut-être, il y en a trop dans ma tête. Un trop-plein qui déborde de mon imagination, un événement à tout me faire exploser dans le tempérament, des peut-être il y en a tout le long des murs dans ma tête. Je sombre peu à peu dans ma propre hystérie, celle que j'ai dessiné sur le mur, celle que j'ai imaginé comme étant la perfection des déceptions et des suppositions. Des questions, j'en dresse par-dessus ma tête, je les compte par rangées et par colonnes, je les ordonne dans un orchestre, par ordre de grandeur, laissant les percutions seules me percer les oreilles.
Je ne suis plus que le résultat de toutes les causalités de mon âme, un simple produit dérivé de mon imagination, une fraction de mes perceptions et de mes pensées. Je ne suis que le premier des cents baisers, et le dernier des mille morts. Je ne suis plus qu'un peut-être, sur lequel pend un amour, après une corde d'acier, prêt à tout rompre dans ma tête. Je ne suis qu'une tête partie à la dérive sur un océan d'incertitudes.
 
Derivatives

vendredi 25 novembre 2011

Libertés

Petites muses ensanglantées, reposant sur leur lit, gisant de leur vie. Ces plaisirs imaginaires qui étaient enfouis dans ma tête, dormant maintenant pour quelques éternités. Je les transporte, dans leur mort, vers quelque paradis plus glorieux pour les désirs qu'elles m'eurent procurés, pour les amours qu'elles m'ont laissé aimer. Elles m'auront défini, et je les aurai chéries.
Aujourd'hui j'ai de ces nouveaux désirs, de pouvoir tenir la main d'une âme plus forte que la mienne, d'aimer au seul et moindre regard en sa direction, de me savoir éternelle dans ses petites émotions et essentielle dans ses plus grandes, de la savoir logée dans les abîmes comme dans le sang de mon cœur de poète, de pouvoir la caresser en tous sens, de la laisser s'emplir en moi, de me réduire qu'à la plus simple expression de son cœur, de ne faire qu'un avec nos deux parties, de nous être, de n'être qu'en somme le résultat de tous nos baisers et nos plaisirs vécus en tant qu'êtres humains s'aimant, ne voulant de l'un que l'autre et se dire ces mots si doux, propulsés à l'oreille par la plus douce des harpes qui soit.
Je parle ici de trois petits mots que je ne suis pas près de dire, une phrase encore trop crue pour mon corps frêle de malade, malade de ses vices et de son ennui. Je ne suis qu'être, mais t'ai-je vue déesse, j'ai redéfini ce qui m'était désir, voit comme ces muses ne sont plus enchaînées à mon esprit.

Liberties

jeudi 24 novembre 2011

Shut up and kill me

Je me suis juré de continuer à marcher. Comment marcher lorsque l'amour m'est un fruit interdit, une pomme d'Adam trop loin pour ma portée. Je suis écœuré de vivre, écœuré d'avoir à vivre, de continuer à me battre chaque jour. Je suis dans une joie défoulatoire, dans une urne tourbillonnante m'emportant comme un torrent. Torrentielle pluie dans mon âme, orage dans mon cœur, une eau qui déborde de mon vase, l'ouragan qui l'a fait renversé. Je suis seul, je suis pris, je suis coincé avec moi-même, seule compagnie que ma voix, que j'ai fait taire dans l'ampleur de mon ennui. Je suis laissé, laissé sans amour.
Laissez la lame me caresser ce soir. Elle aura plus de tendresse que toutes les mains qui m'ont jamais touchées.
 

mercredi 23 novembre 2011

Everyday it's a little bit different

Parce que les bonheurs d'occasion ne sont pas des fleurs que je cueille.
 
J'ai l'humeur changeante, on me serre la vis un peu plus fort chaque jour, mon cœur se serre un peu plus chaque jour, un peu moins par moments. Ma tête tergiverse, jusqu'à en frapper les murs de ma vie. Mon âme ne fait plus partie du tout que je suis, on a exercé sur moi quelque amour que je ne connais pas. Pris entre ciel et terre, pris entre enfer et terre. Pris entre deux barreaux mal découpés qui me transpercent lentement. Je ne sais quoi penser, le temps pour moi s'est figé, il a arrêté de courir dans sa course effrénée, je l'ai observé poser ses bagages à-côté de moi, alors que je m'amusais à cueillir des fleurs dans mon champ d'incertitude. Mon temps a pris le temps de me parler, a pris le temps de prendre son temps, de converser avec mon âme, pour tout faire arrêter, pour me coincer. Le temps des autres, il est parti en courant, il est parti comme le vent. Le mien, il est coincé contre moi, il me piège par ses mots régulés au quart de tour, précis comme une horloge.
Alors j'attends.
J'attends que le vent recommence à souffler.
 
Everyday it's a little bit different

vendredi 18 novembre 2011

Falling Away

Je ne suis plus d'état, ni de concentration. J'ai perdu mes atouts et mes qualités sur le champ, entre deux fleurs colorées. Je pense que nos vies ne font commencer, et je sens mon monde s'écrouler. Je ne fais que tomber, loin, toujours un peu plus loin, toujours un peu plus près de toi. Je ne saurais oublier ces souvenirs fantaisistes, ces petits plaisirs de passages, entre deux émotions colorées, entre deux envies contentées par une raison démotivée et vide de sens. Entre mes pulsions premières, et mes désirs seconds, mes intentions et mes privations. Entre quelques mots pensés et d'autre dits. J'ai perdu, j'ai tout perdu, et il était temps de céder ma victoire a quelque âme plus charitable que la mienne, la laisser prendre possession de moi.
J'ai perdu mon âme, entre deux petites fleurs sur la terre de mes désirs en floraison. Les fleurs pourraient être bleues, je n'y porte plus attention, sans toi ce ne serait qu'une perte de temps. Mon monde pourrait se mettre à tomber, tomber un peu plus près de toi.
 
Falling away

jeudi 17 novembre 2011

Carved names on my tree

J'ai besoin de temps, et de ma liberté d'expression. J'ai besoin des droits de mon milieu pour me porter vers un autre état d'esprit.
Je suis prêt à mourir, je ne le crierai pas trois fois, j'ai compris que les petites forces des petites gens ne peuvent avoir effet que sur de petites étendues de chair, ne faire que ramper vers le plus proche pour s'en accaparer. Parce que les désirs ne font que polluer l'âme, les désirs ne font que se laisser désirer, on les prend dans nos mains pour les voir se pourfendre d'eux-mêmes. Petite insouciance, si tu savais, l'étendue de ma peine, les branches de l'arbre qui m'ont transpercé les yeux depuis des siècles, et la floraison qui se fait partout autours de moi...
Mais jamais en moi. Jamais dans mon cœur de combattant, non, dans mes nerfs souhaitant étreindre, jamais, dans mon âme de poète maudit. Je suis prêt à mourir, j'ai perdu la vue lorsque, il y a trop longtemps, l'une de ces beautés m'a volé mes yeux, les a mis dans un bocal et l'a fermé par accident. Ma bouche, se lamentant, s'est fermée trop vite, et a laissé des feuilles d'érable tomber, des feuilles qui sont allé se poser à tes pieds, alors que tu écrasais le lys de ton talon.
J'ai laissé mes couleurs au sol, je les ai enlevé afin de mieux te voir, sans artifice. J'ai retiré mon portrait, avant même qu'il n'ait eu le temps de sécher. Je ne suis qu'une personnalité dans une marrée d'humains, un petit triangle superficiel et tout aussi inutile au beau milieu du cercle. Une petite forme qui ne désire que changer, et épouser les formes tiennes, les entourer jusqu'à engouement, et ne plus jamais les lâcher. Enlacer, serrer, vivre sur tes hanches, et les laisser me séduire, de ton regard... par tes yeux, me donner ta vue par ta seule vie en moi. La seule énergie, la seule pulsion qui permet à mon cœur de pomper l'essence de ma raison.
Les âmes mortes comme moi, on ne les aime pas, on les laisse suspendues à un arbre, et on les décroche de temps en temps pour se donner de la confiance. On les regarde, par envie ou par indifférence, et on passe dessous comme si de rien n'était. Ces âmes, on les laisse se tuer, par plaisir et parfois par regret.
Mais j'irai enterrer mon âme avant les funérailles, dans les abîmes de mes désirs, j'irai la frotter contre le sol de mes ancêtres, pour retrouver ma concupiscence qui me donnera des ailes afin de m'échapper, comme le papillon, hors de l'arbre de mon destin.
 
Carved names on my tree

mercredi 16 novembre 2011

Obsession

Quelques blancs désirs, par de noires intentions. Je ne veux que me laisser emplir, déborder d'un trop-plein de feu, me laisser brûler sur la place publique parmi les vestiges de mes amours. Me laisser emplir par la juste lumière, et vivre parmi ces dions. Car il y a trop longtemps, j'ai souhaité, et j'ai souhaité en toute conscience, de vivre une vie dont je ne pouvais pas payer le prix, une vie dont je ne pouvais subir la tristesse. Alors je repeins mes habits, quelque peu un peu plus chaque jour, jusqu'à ce que je décide de changer la cravate pour le foulard, et que je parte sans me retourner.
J'irai graver quelque nom dans mon cœur, à l'aveuglette, et remarquer qu'il est des mêmes lettres que le tien. Je cicatriserai, couteau en main, encore vif de mes vœux, regardant le fil de ma vie défiler, remplacer le miel par le fiel, et voir fuir mes mémoires afin de recréer un petit nouveau mieux désiré, une meilleure vie que je saurais prendre en main, sans devoir la laisser tomber.
J'irai étreindre ton âme, de tout mon cœur que tu as cru blesser, j'irai la radoucir par mes veines, la purifier par mon sang, et l'entacher de mon amour.
 
Obsessivism

samedi 12 novembre 2011

Soirée de nuit

Elle est une fille,
Elle se choisit bien,
Et dans la rue pavane d'entrain
Ses cheveux qui roussillent.

Naît dans son amertume
Le péché des sociétés
Superficielles dans son été,
Ou son mars perdu dans la brume.

Cette fille en marche,
Dans la cadence,
Et les corps en décadence
Pour une romance de tache.

Car elles seront embrassées,
Ces lignes pointées comme la flèche,
Contre l'innocente mèche
Dans les cheveux embrasés.

Buvons tous, avec insouciance,
Sans méfiance de ces corps,
Oh, ces dieux faits d'or,
Parfaits de leurs pas de danse.

Et succubes masculines,
Bronzées jusqu'à la racine,
Calcinées jusqu'à l'échine,
Avec une bonté mesquine.

L'homme rencontre la fille,
Et, sans couteaux lancés,
Lanceront l'amour élancé
Sans sentiment, pour aller en vrille.

Mort à la concupiscence,
Salissez ces âmes pures,
Et polluez les azurs
Par la bestialité des sens.

Car il fait bon temps
À être chic et mort,
Par l'eau pétillante et noire,
Pour rire quelques temps.

Elle est une fille,
Dira-t-on en nostalgie,
Lorsque, soudain, gît
La superficialité, gentille,
De l'être humain déshumanisé.

Soir de nuit

jeudi 3 novembre 2011

Violet Hill

La façon qu'on l'apprête est la façon qu'on le désire. On brûle à petit feu nos envies, le temps d'emplir l'air de nos passions, d'asphyxier les songes pour faire vivre la spontanéité des cœurs. J'ai oublié, il y a longtemps, comment l'amour a ce goût sucré, ce volupté enivrant qui nous coule dans la bouche, qui se meut jusqu'à extasier nos sens. J'ai oublié ma mémoire entre deux livres, entre deux pages que j'ai oubliées de lire. Je recommence tout, et la plume reprendra son ardeur lorsque je goûterai à nouveau ce sucre, lorsque, dans un élan d'émotions, je me livrerai à une âme que j'aime plus que toute autre.
Cette âme, je ne la brandirai pas. Je ne ferai pas d'elle mon drapeau, ni mon étendard. Je ne la soulèverai pas vers les cieux afin que tous la voient. Je la laisserai venir à moi, dans sa grâce et son envie. Elle me soufflera des mots à mes oreilles tendues et attentives, et je lui parlerai avec ma langue, dans un dialecte passionnel et éternel.
Et à ce moment, je saurai. Qu'à ce moment j'aimerai.

Violet Hill