jeudi 3 novembre 2011

Violet Hill

La façon qu'on l'apprête est la façon qu'on le désire. On brûle à petit feu nos envies, le temps d'emplir l'air de nos passions, d'asphyxier les songes pour faire vivre la spontanéité des cœurs. J'ai oublié, il y a longtemps, comment l'amour a ce goût sucré, ce volupté enivrant qui nous coule dans la bouche, qui se meut jusqu'à extasier nos sens. J'ai oublié ma mémoire entre deux livres, entre deux pages que j'ai oubliées de lire. Je recommence tout, et la plume reprendra son ardeur lorsque je goûterai à nouveau ce sucre, lorsque, dans un élan d'émotions, je me livrerai à une âme que j'aime plus que toute autre.
Cette âme, je ne la brandirai pas. Je ne ferai pas d'elle mon drapeau, ni mon étendard. Je ne la soulèverai pas vers les cieux afin que tous la voient. Je la laisserai venir à moi, dans sa grâce et son envie. Elle me soufflera des mots à mes oreilles tendues et attentives, et je lui parlerai avec ma langue, dans un dialecte passionnel et éternel.
Et à ce moment, je saurai. Qu'à ce moment j'aimerai.

Violet Hill

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