jeudi 17 novembre 2011

Carved names on my tree

J'ai besoin de temps, et de ma liberté d'expression. J'ai besoin des droits de mon milieu pour me porter vers un autre état d'esprit.
Je suis prêt à mourir, je ne le crierai pas trois fois, j'ai compris que les petites forces des petites gens ne peuvent avoir effet que sur de petites étendues de chair, ne faire que ramper vers le plus proche pour s'en accaparer. Parce que les désirs ne font que polluer l'âme, les désirs ne font que se laisser désirer, on les prend dans nos mains pour les voir se pourfendre d'eux-mêmes. Petite insouciance, si tu savais, l'étendue de ma peine, les branches de l'arbre qui m'ont transpercé les yeux depuis des siècles, et la floraison qui se fait partout autours de moi...
Mais jamais en moi. Jamais dans mon cœur de combattant, non, dans mes nerfs souhaitant étreindre, jamais, dans mon âme de poète maudit. Je suis prêt à mourir, j'ai perdu la vue lorsque, il y a trop longtemps, l'une de ces beautés m'a volé mes yeux, les a mis dans un bocal et l'a fermé par accident. Ma bouche, se lamentant, s'est fermée trop vite, et a laissé des feuilles d'érable tomber, des feuilles qui sont allé se poser à tes pieds, alors que tu écrasais le lys de ton talon.
J'ai laissé mes couleurs au sol, je les ai enlevé afin de mieux te voir, sans artifice. J'ai retiré mon portrait, avant même qu'il n'ait eu le temps de sécher. Je ne suis qu'une personnalité dans une marrée d'humains, un petit triangle superficiel et tout aussi inutile au beau milieu du cercle. Une petite forme qui ne désire que changer, et épouser les formes tiennes, les entourer jusqu'à engouement, et ne plus jamais les lâcher. Enlacer, serrer, vivre sur tes hanches, et les laisser me séduire, de ton regard... par tes yeux, me donner ta vue par ta seule vie en moi. La seule énergie, la seule pulsion qui permet à mon cœur de pomper l'essence de ma raison.
Les âmes mortes comme moi, on ne les aime pas, on les laisse suspendues à un arbre, et on les décroche de temps en temps pour se donner de la confiance. On les regarde, par envie ou par indifférence, et on passe dessous comme si de rien n'était. Ces âmes, on les laisse se tuer, par plaisir et parfois par regret.
Mais j'irai enterrer mon âme avant les funérailles, dans les abîmes de mes désirs, j'irai la frotter contre le sol de mes ancêtres, pour retrouver ma concupiscence qui me donnera des ailes afin de m'échapper, comme le papillon, hors de l'arbre de mon destin.
 
Carved names on my tree

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