dimanche 27 novembre 2016

Les Derniers pétales - III

Couchée, debout, couchée, debout...
Les pulsions se succèdent à bride abattue.
In and out, in and out, à chaque coup.

Mes mirettes se perdirent contre le mur,
Où elles fixèrent les reflets de la rue,
Son corps faisant tout pour s'inclure.

Mon cœur palpitait, à attendre,
Entre chaque tempo de la battue,
Que le charnel fasse place à l'amour tendre.

Un saignement de plus, une nouvelle cicatrice,
Que le temps, à la guérir, ne sera que perdu.
Le mal est vil à cacher en tant que piètre actrice.

Si les explosions sont grands torts,
Que ma vie n'en devienne ardue.
Je serai affligée, mais son cœur est d'or.

En loques, mon corps vautré sur les draps froids.
Je regarde son ombre disparue,
Je retrouverai son âme qui me plaira.

En m'endormant, ma larme fit un pétale.
Ce n'était qu'un accident, je n'en serais férue,
Encore un, que notre amour se révèle transcendental.


vendredi 25 novembre 2016

Terminal

Il y a de ces sons, dans les épais boisés
Qui, à l'aube du soleil, trop peu tamisés,
Se font entendre en échos retentissant
Comme un rire macabre, frémissant.

Comment continuer à avancer, ma très chère,
Lorsque les âmes esseulées ne puissent te plaire ?
Il marche seul sous le ciel feuillu
En cherchant les jours qui ne sont plus.

Il ne court plus avec les fées, ni entrain ;
Comme un guerrier rapaillé en chemin,
Il s'enfonce toujours plus, vers les rires
Sombres, qui font tout fuir.

Transformé.

« Tu as été confronté à un terrible sort,
N'est-ce pas ? » de sa voix résonnante.
S'il eut été vrai, qu'il eut courtisé la mort,
Jusqu'à en éteindre ses intentions flamboyantes,
Il est maintenant désespéré à trouver réconfort.

Le bruit des forêts n'est plus, mais reste
L'atroce douleur des jours d'amertume.
S'il ne peut la retrouver, même si peu preste,
Il pourra toujours se repentir, lever l'enclume
Qui pèse contre les âmes funestes.

Tu l'as délaissé, le croyant grand et mûr.
Il est désormais face à sa plus grande épreuve :
Confronter la fin du monde, s'occlure,
Et trouver la paix devant la décadence neuve
Du royaume le plus ancien et dur.


mercredi 14 septembre 2016

Les Derniers pétales - II

Un peu, beaucoup, à la folie,
Chaque jour passa en trombe
Avec le vide, son absence qui surplombe.
Ironique aux mots qu'il m'a écrits.

Mais l'attente est le trésor des patients
Qui s'adonnent à traquer l'amour,
Car il vint après encore quelques jours,
Avec ses fleurs et son regard concupiscent.

Point de désirs à le coucher,
Pas encore ! Trop de questions,
De sournoises et sensuelles interrogations
Pour l'être qui sur mon cœur s'est perché.

Le printemps, qui rime aux entichements,
Est tout aussi de pair aux épreuves
Si grandes, qu'elles émeuvent,
Qui forgent la fatalité de chacun, ultimement.

Mais les académies furent en accalmie,
Pour un bref instant, ton air était mien
À m'emplir mes poumons sereins.
Tes allures faisant palpiter mon envie.

Le second pétale qui atteignit le sol
Ne confirme que les puissantes ardeurs.
Fus-je ébahie des sublimes splendeurs,
Deux encore allaient assurément détruire les bémols.


Thank you

Thank you, ma chère amie,
Pour les rires et les pleurs.
Ne t'attriste pas du sort de ta vie,
Même si le monde se meurt.

Thank you, tu as mes aurevoirs.
Ne prends pas tout le blâme,
Si, oui, le monde devient noir,
J'en créerai un nouveau de mon âme.

Je sens ton goût trop amer,
Qui emplit ton être désolé.
Je pars bientôt, me taire
Avec le reste de l'humanité.

Regarde les dernières minutes
Du ciel illuminé par le feu
Qui se reflète sur les étoiles en culbute.
C'est le temps des derniers aveux.

Et si tu tombes, succombe,
Comme chacun de tes comparses,
Ne creuse pas une seule de leurs tombes :
Elles sombreront dans la galaxie éparse.

Thank you, je m'en vais, là.
Sèche tes larmes, adoucis tes courroux,
L'univers part en éclats, au néant.
J'en créerai un nouveau, pour nous.



samedi 27 août 2016

Les Derniers pétales - I

Lors des plus tardives heures,
Pratiquant mes récitals, auditions
Qui, mêlées à ma conviction,
Me décrocheraient quelque fortuit bonheur.

Mais voilà, qu'aux lueurs nocturnes,
Apparut la trêve de mes pensées
En longue chemise décolletée
Et au regard muet, taciturne.

Il s'enfuit avec ma curiosité avide
Après quelque regard furtif.
Il prit tout, me désempara, au vif,
Laissant, à ma chaise, le vide.

Les répétitions restèrent derrière
Alors que je fus poussée, inexorablement,
Par le café, ou la fatigue, souhaitant
Tomber face à face, respirer son air.

Sous nos pieds, le sol renfermait
Une douce et tendre fleur à quatre
Pétales, que la vie s'efforçait à abattre.
Une simple tige qui vacillait.

Ses frêles extensions foliacées
Qui, cachées sous ma chaise,
Me laisseraient deviner qu'il me plaise
Un peu, beaucoup, à en rêver...

Avec le premier pétale qui tomba,
Je pris à deux mains mon courage
Que j'eus peur qu'il tombe de dérapages.
Les livres attendirent qu'il me courtisa.


samedi 6 août 2016

Sainte-Véronique

La demoiselle des plus lunatiques
Laissait pendre sa vie fragile
Par les plus puissants barbituriques
Dans un élan de vigueur volatile.

Où est-il ? Les espoirs cloués,
Il l'a délaissée dans la foule,
Ne laissant que de vieux tissus souillés
À ses pieds qui s'écroulent.

Ô très chère Sainte-Véronique,
Qui aura vite fait de troquer
Les loques pour quelque arsenic
Lorsque son sauveur fut traqué.

Il n'y a pas plus à voir dans l'au-delà, à part
Les âmes perdues pour des années.
Qu'elle soit forte pour survivre les départs
Son heure de mort n'a pas encore sonné.


mercredi 22 juin 2016

Renverse

Les arbres tombent en Cydonie,
Là où la Canée sied inchangée,
Alors que monte en l'air la pluie.

Lorsque les mers emplissent les cieux,
Et que les racines s'inclinent sur les mines,
Les feuilles se meurent dans le sol creux.

Mais alors que les terres se drainent,
La nécropole se feuillit et jouit d'une vie
Par son insensée verdure des chênes.

Au-delà de la gravité du non-sens,
Le mal principal du tronc axial
Réside dans la résine sans défense.

Elle pleure, à s'enfoncer, toujours plus
Alors que monte la pluie qui fuit,
En ce lieu aux logiques révolues.



mardi 7 juin 2016

Cachotteries

Il y a un tintement plutôt étrange,
Lorsque l'on regarde sous sa frange,
Qui résonne, mais qui ne chantonne,
De ce visage à la fois si familier
Mais pourtant tellement étranger.

C'est sa voix, douce mielleuse,
Qui s'use en se voulant rêveuse,
Retentit en écho, en soubresauts.
Mais de plus près, sous son air,
C'est de la rouille qui use le fer.

Tu vacilles dans les songeries
À cacher de qui tu t'es épris.
Que je sois concubin, ou n'en sache rien ?
Si, osée sois-tu, je devienne concupiscent,
Tes larmes auront vite fait de toucher le vent.


dimanche 5 juin 2016

Glauque

Il existe un pic qui fait penser aux sirènes
En regardant l'océan, un peu inhumaine,
Cette ancienne beauté lointaine.

Elle est de ce roc terni par la mer
Qui, à force de traquer la chair,
S'effondre sous le poids de sa misère.

Chaque année, sur les vagues,
Elle se rapproche, comme une dague
De ceux qu'elle croit vétuste, par la bague.

Il n'y a point au sol de ces agrestes
Dont elle voudrait se lier, comme une peste,
Et échapper à ses eaux trop modestes.

Elle se tire contre le fragile talus,
Espérant toucher la verdure de son buste.
Contre le remblai, doucement, elle s'ajuste.

Mais son éternel combat n'est que d'allure.
La créature dénouera sa ceinture
Pour ouvrir sous sa robe ses ordures.

C'est la fatalité de cet être terne
Qui, grisâtre et sans éclat, se consterne
De voir la mort, puis se prosterne.


dimanche 29 mai 2016

L'Histrionique

Traquant, seule dans la foule,
Oublie dans la foulée son trac
Et fait de son envie un pacte
En plaquant les vies qui se déroulent.

Elle voudrait qu'on croie qu'elle s'apitoie.
Mademoiselle, qu'elle pique !
Ou plutôt qu'elle mord, l'histrionique !
Comme l'araignée dévore sa proie.

Mais elle est seule, l'arachnide,
Son ego est le plus triste des centrismes
Car son cœur a cassé comme un schisme.
Ses mots courroucés et ses baisers perfides !

Ses heurts sont sans bonté, réellement
Comme ses heures comptées, j'argue,
Qu'elle se déloge de sa toile, se largue
Et défait son contrôle épuisant.

Si elle a huit pattes, qu'elle se déleste
De sa pupille trop embourbée.
À quatre, la tête allégée,
Elle pourra crever de façon preste.



mardi 17 mai 2016

Automne

Les douces feuilles du linceul
Qui s'épuisent à toujours tomber
Et à finir belles et bien seules
Dans l'emprise de l'éternité.

Sous les soubresauts du vent,
Finissent par quitter la terre.
Un kairos d'un bref moment,
Le temps d'une ascension en l'air.

L'automne ne sera plus
Pour les anciens bourgeons
Qui, détachés, sont pourvus
Des occasions d'une pleine évolution.

Les feuilles mortes virevoltent
Qui n'ont plus rien de désinvolte.


dimanche 8 mai 2016

Nectar

J'ai fini de courir, de m'épuiser.
Ce soir, je m'en vais boire
À la santé de ma mémoire
Attachée aux enclumes du passé.

Trinquer aux décédés !

À flot, à flot ! Mes comparses
De nostalgie, dans vos verres
Vidés par l'amertume stellaire.
À flot les cachots, les idées éparses.

Ma coupe, c'est le grand vide,
À force de tergiverser, je vacille
Et chancelle en faisant des vrilles
À cracher des souvenirs putrides.

Malade, mes camarades !


vendredi 6 mai 2016

Écho lointain

Au-delà de la montagne de fer existe un lyrisme entichant.
Par les lacs dénudés de douleurs gît un cœur attachant.

Il y a de cette muse,
À la lyre chatoyante
Qui résonne et chante,
Des notes qui s'infusent.

Elle sied au pied du mur,
Comme un vieux portrait
Détaché, tombé et défait
Qui s'est terni à l'usure.

La poussière est tombée
Sur ses cheveux rougis
Et son linge roussi.
Son corps est terne et cendré.

Mais sa voix résonne
À travers les grands murs
Qui, comme une blessure,
Nous séparent, monotones.

Puis la beauté s'éteint,
Par le silence du chant
En un écho retentissant,
Un soubresaut qui m'atteint.

Son corps reste et dort,
Et que je la cherche,
Cette voix maintenant sèche.
J'en conjure, tout sauf la mort !


mercredi 4 mai 2016

L'Aveuglé

Tu tergiverses lentement,
À épandre ta misère imaginaire
Sur le fil virtuel de l'écran.
Cela ne calmera pas le calvaire,
D'avoir oublié tes médicaments.

Tu tombes et succombes,
Sous le joug des disparus
Qui sont aussi vivants que la tombe.
Triste et rêche rengaine ardue
Envers une fausse hécatombe.

Tes douleurs sont de grands maux
Que tu t'efforces à oublier
Lorsque tu ne trouves pas les mots
Pour expliquer, pour exprimer.
Il brûle, le petit hameau.

Le fil ressasse le passé sans cesse,
Pour les esseulés au linceul.
L'apaiseur de douleurs, qui est-ce,
S'il a été si longtemps loin, si seul ?
Il sera le témoin des vies que l'on abaisse.



jeudi 28 avril 2016

Iliaques

Te voilà gisant, et épuisée,
Des mots si intenses que grands,
Qui te vont de ton séant
Jusqu'à tes mirettes irisées.

Oh, les pulpeuses en mouvement,
Qui se meuvent contre les miennes
En une frénésie de courte haleine,
Par successions, nous époumonant.

Les rimes embrassées destinées
À la malade des carences charnelles
N'ont d'arrêt que pour celle
Qui, épuisée, doit respirer.

Sans arrêt, miséreuse des désirs,
De jouir de jours meilleurs
Qui tombent tous ailleurs
Que dans ton passé qui chavire.

La bella, regarde tout cet air,
Qui vole en vagues ruisselantes
Dans l'atmosphère étincelante,
Ouvre grand, que tout redevienne clair.

Et on reprend de plus belle,
Dans une nouvelle asphyxie,
En mordillant la lippe adoucie ;
Une danse des plus sensuelles.

Ces acharnements du plaisir au bec
Viennent de ton séant, ayant fusionné
Nos iliaques. Loveuses années.
Ne plus être, mais être avec...

Toi.



samedi 23 avril 2016

Humaine

Le sabre a fait couler le sang.
Rougi a fait la vouge des empires,
En démolissant les puissants martyres
De l'oligarque mécréant.

Mais n'a point d'épée pour la société,
Ma belle enfant aux douleurs du genre.
La lame est loin, tu ne saurais t'y rendre
Derrière les portes pseudo-démocratisées.

Tu travailleras pour le pain,
Étancheras ta soif par l'eau
Salie des putrides salauds
Qui te laisseront crever en vain.

Ton combat, il n'est pas gagné.
Les ballots brûlent à tous les jours
Sous le soleil de l'homme-vautour
Qui n'éclaire point mais fait t'indigner.

Pleure, rage, soulève-toi et cours,
Les leurres de cage s'enlèvent toujours.
Quand l'épée aura frappée, un jour.



samedi 2 avril 2016

Lilium

Lilium, des années qui nous ont séparées,
Entends-tu toujours le poison ruisseler ?
Il s'étend de la fiole que tu as volée.

Tes mains sont encor d'un doux vermillon
Qui peint des drames sur les murs de béton
Grâce au liquide des silencieuses trahisons.

Que vas-tu faire lorsqu'ils te chercheront ?
Les démons sont plus grands que toi.
Plus forts que toi, que faire de ton émoi.
Par ta propre main ils t'anéantiront.

Il n'y a qu'un seul, de sa grande ombre,
Qui te couvre de sa ténébreuse noirceur
Et qui troque son insanité pour ta candeur.
Il mangera ton petit frère qui l'encombre.

Lilium, qu'est-ce qu'il te restera à la fin ?
Ta dette se mesure par milliers d'âmes, enfin,
Où fuiras-tu si tu dois fuir ton destin ?

Tu reluis de la beauté des plus grandioses
Aux mirettes inspirantes des plus belles proses,
Jusqu'à ce que ta bouche laisse échapper la névrose.

Le froid est témoin de ton teint de neige,
Qui ne rougît plus par tes émotions,
Mais plutôt par tes meurtrières convictions.
Et l'ombre qui se nourrit de ce cortège...

Aventure-toi seule, petite et tendre fleur,
Mais ne vient jamais me montrer tes regrets
Qui seront aussitôt lancés d'un puissant rejet.
L'amour ne te sera plus jamais qu'un leurre.

Lilium, va et cours dans les champs, insouciante,
Pendant qu'ils tirent ton âme invivante.
Ils s'en délecteront tant qu'ils te hantent.

Lilium, que s'est-il passé de ces années ?
Ta générosité empoisonnée que tu as lancée,
Elle te sera foutue au fond de la gorge, avalée.



jeudi 31 mars 2016

Lavande

La fumée qui plane dans l'air,
Qui danse au-dessus de la terre,
Qui asphyxie chaque petit nerf.

La tour est pleine des tombes
Qui pardonne les crimes immondes
Et ascend les âmes en trombe.

Ci-dessous maintenant que tu gis,
Dans les éternelles succombes aigries,
Avec la vie devant, dans une macabre ironie.

Je contemplerai tes danses spectrales
Dans la fumée du silence total
Qui m'apparaît étrangement musical.

Les entichements sont loin, distants
D'époque nostalgique en ces temps
Où les promesses rendaient l'avenir excitant.

Qu'est-ce, sinon la déchéance ?
De ceux délaissés par malchance
De ton sort qui me désavance.

Je ne veux plus tomber en amour,
Tomber nous heurte comme le vautour.
Je ne t'aimerai plus en retour.