mercredi 23 février 2011

Parce qu'ici, je m'y plais

Je suis bien, là où je me situe, entre deux sentiments, assis sur ma vie, à observer mon univers passer. Tombe-t-il ? Son éclat au sol sera tout un spectacle. Est-ce Narcisse qui vient cogner à ma porte ? Laissez-le rentrer, je n'ai point besoin de muses, que je taquinerai.
Pourquoi ce bonheur si doux, avec son café à la main ? Je suis en vie, et j'aime me voir vivre. J'aime me voir, et vivre. J'aime voir, et vivre la vie. J'aime ma vue qui vois ma vie. J'aime éperdument, et mon cœur ne se contient plus, ne détruisez pas ce miroir je vous prie. Mes yeux vous perceront, et ce sang qui coulera ne sera qu'une goutte à ma bouche. Oui, un peu d'hystérie sur mes lèvres, mes chers compatriotes, mais venez prendre place, assoyez-vous que l'on parle. Mes très chers, aimez-vous, embrassez-vous, ayez moins de cette pudeur qui vous empêche de vivre.
Car aujourd'hui, j'aime, j'aime les petites choses, et qu'elles sont simples ! Je ne le vous cacherai pas. Je suis de ceux qui prennent le temps de célébrer durant une tempête, l'apocalypse ne sera qu'une pause café. S'il-vous-plaît, ne courrez pas, mettez plutôt la musique à fond. Demoiselle, vous êtes belle, cette fin n'est point pour vous. Venez, nous allons nous aimer, et prétendre que demain n'existe déjà plus.
Mes jours sont comptés, et son nombre n'est que symboles. Je marche, je ne fais qu'aimer ce que je vois.

mardi 22 février 2011

Une goutte dans un vase

Petite envie meurtrière...

Le voilà, dans ses habits blancs que je ferai virer au rouge. Il me regarde, m'ignore, évite mes yeux. Sa vie continue, dans sa grande imbécilité, je ne suis qu'une poussière dans sa mire. Mais ce regard, ce couteau, ces fureurs, s'il avait même la capacité de voir le monde par ses yeux, du moins, de le voir alors que j'accours à lui trancher la gorge, peut-être aurait-il mieux ravalé ses paroles.
Une goutte, une blessure, un étang, il ne pouvait garder cette eau à l'intérieur, il n'était pas capable de rester en vie, qu'est-ce qu'un misérable couteau contre sa peau ? Les souliers tachés, les cheveux défaits par ce jet médiocre, quel gâchis. Ses entrailles où s'abreuver, au goût si âcre, la carcasse laissée, nue dans toute sa laideur humaine, qui aura vécu pour la dernière fois. Si je puis rire, oh comme il est bon de le faire.

Une journée comme les autres.

vendredi 18 février 2011

Rêves

Je rêve d'un autre monde, lointain.
Je dors à cette euphorie, somnambulant face à cet imaginaire. Entre un espoir et une irréalité, une pensée et une illusion.
 
J'irai jusqu'à Amsterdam et crierai que je suis malade de ces secrets, que tu es venue vers moi et m'a libérée. Jusqu'à San Francisco et te chuchoterai que tant qu'on s'aime tout est possible, mais que cesfausses histoires résonnent jusqu'à ma chambre. En te transportant à Stockholm, ce serait la dernière fois que je t'oublierais, j'espèrerais pouvoir te retrouver, et regarder ces yeux. Mon esprit me transportant en Amérique, je ne dormirais pas avant d'être arrivé à Brooklyn, et je parlerais du monde, comme si c'était quelque part où j'étais déjà allé, une fois sur les rues de Broadway. Mais qui es-tu, la grand-ville te le dira, mais je dois savoir, parce que dans cette allée de New York tu sembles fatiguée, et tu agis d'un éclair, comme pour me fuir. Ce n'est que mon humble histoire, importée de la Caroline, mais veux-tu savoir comme elle finit ? Tu dois connaître la vérité, tu serais prête à t'abandonner à Vegas, trop éhontée de me dire ce que tu ressens. Peut-être te feras-tu connaître, en débarquant à Hollywood, tu n'aurais jamais dû faire confiance à cet endroit, il ne me sied pas comme il devrait, j'ai trouvé meilleur endroit où rêver de toi. Je me suis décidé, et j'ai tout recommencé en partant pour la Californie, une si belle merveille que je crois que je resterais couché au lit. Mais ma maison est si loin, mon chez-moi, où les cieux sont bleus, ma belle maison d'Alabama, peut-être l'Amérique n'est pas pour moi. Mais te voilà déjà à mes côtés, tu me pourchasses dans ce rêve, sous les cieux de Paris, en robe légère, tu t'approches de moi, je m'en souviens comme si c'était hier, oui je pars pour Paris, mais je ne pensais pas que tu me suives. Et je ne le regrette, peut-être t'acceptais-je, dans un instant de folie, partant pour la belle Asie, à Bangkok, nous nous arrêterons à chaque arrêt, nous nous arrêterons que pour le meilleur... et pour le pire. Mais j'entends derrière moi, cette vieille contrée, car il y a une maison en Nouvelle-Orléans, qu'ils appellent le Soleil-Levant, où je dors à tes côtés.

jeudi 17 février 2011

Humanité

L'érotisme en son genre n'a plus sa définition. Un acte sensuel est maintenant dépeigné à une eau de rose trop noire pour être appréciée à sa juste valeur. Dans notre monde de décadence, pourquoi parler d'émotions lorsque l'on peut simplement les refouler et faire ce que l'on veut ? Parce que le XIXe siècle était trop parfait pour cette minorité qui savait ce qui était mieux, parce que malgré les décennies l'Homme est et restera toujours ce qu'il a été depuis le début des temps : une bête sans scrupule en quête de domination et de questionnement.
Pourquoi parler d'amour lorsqu'on a le sexe.
Pourquoi parler de valeur lorsqu'on a l'argent.
Pourquoi parler de causes lorsqu'on attend les conséquences, et que rien ne nous fera changer tant et aussi longtemps qu'elles ne seront pas là ? Une, deux et trois folies qui ruinent quatre, cinq et six vies.

Les temps ont été révolus, mais cette révolution ne rêvait-elle pas de perfection ? Où sont passés ces désirs ardents et fougueux qui faisaient de nous ces êtres si particuliers et si parfaits ? Je me le demande, et j'en suis à ce point où l'on ne croit qu'en soi, en prenant pour acquis que les autres changeront pour le mieux. Oh, Baudelaire, reviens à la vie, fais jouer de ta musique dans ces têtes si vides et si dures. Ou Mon Seigneur, ne laisse pas cette Terre, elle n'était pas comme Tu l'entendais être.

L'Homme du haut de son grand H est con, mais plus particulièrement l'homme avec un petit h.
J'irai marcher, et je regarderai ces yeux, en espérant trouver une paire qui me comprendra, peut-être d'ici quelques siècles, lorsque l'horloge aura fini sa ballade de tourner en rond.

mercredi 16 février 2011

Désir

Voilà devant moi, debout, ce désir ardent,
Cette concupiscence, cet amour, ce sensuel
Désir qui me brûle de sa flamme, plaisir charnel.
Dénude mes sentiments, embrasse mon cœur.
 
            Ô sale bourgeois
            Sans affection,
Pourquoi s'acharner à contenir cet émoi ?
Ou ne jures-tu que par la peur d'hommes en passion ?
 
Ta pudicité n'égale nos corps désireux
Qui se consument l'un l'autre. Ô fou sans émotion !
La folie régira ta vie de privations,
Laisse son fleuve te bercer et deviens amoureux.
 
            Ô pauvre bourgeois
            Aussi conforme,
N'es-tu pas habitué à ce que tu vois ?
Ce torse, ces épaules, ne sont-elles pas de belles formes ?
 
Ne l'avoueras-tu, l'homme est objet de désir,
D'obsession, de sensualité, pur, exquis
Et si envoûtant alors qu'il gît sur ce lit.
Car vivre sans amour est synonyme de mourir.
 
Bourgeois, pourquoi ne considères-tu pas l'amour ?
Jamais ! Porterai-je à tes lèvres quelconque secours.

jeudi 10 février 2011

Sens

Aujourd'hui je me sentais bien, parce que j'étais en vie, cette rage de vivre qui nous consume jusqu'à en tomber de joie.
Ces yeux qui observent, frénétiquement, tout autours, de haut-en-bas en regardant ce qui les entoure.
Cette énergie que je ne peux contrôler, qui m'envoûte sans raison et que je laisse m'emplir comme une eau chez le plus grand des assoiffés. Ce trop-plein inutile, et si bien accueilli.
 
Je n'en avais qu'à courir, crier, être hystérique et l'apprécier. Parce que je vais voir Ariel demain ? Parce que l'amour a cogné à ma porte ? Parce que Narcisse est un nom qui me sied si bien ? Parce que j'ai le droit d'apprécier les plus petits bonheurs de ce monde, de les faire mien et d'en arroser mon corps ? Trop de réponses, et pas assez de questions, si vous voulez mon avis.
 
J'irai courir, et je courrai bien ! Quand je serai de l'autre côté de mon monde, je reviendrai et te chuchoterai combien j'ai rêvé de toi.
 
I am silly, silly is my name.

mercredi 9 février 2011

Distance

Nous sommes de cette génération, avec ses incertitudes et ses faits acquis. Des millions d'âmes, toutes aussi loin les unes des autres, dans une symbiose à tout détruire.
Des millions de personnes qui marchent, se croisent, mais ne se parlent pas, se recroisent et s'évitent. Cette incapacité à parler, et à fixer les yeux qui nous entourent.
 
Mais de cette masse, je me tiens debout, au milieu de mon sous-sol, pensant à toi. Sachant que mon amour peut parcourir toutes les terres, franchir tous les océans, alors que mon corps ne peut s'en aller où il veut être. Moi, au nord de cette île, et toi à l'ouest d'une autre. Loin des mains, proches de cœurs, nos âmes qui se croisent et se fixent.
 
C'est ce qu'on appelle l'amour, et la distance qui le sépare. C'est dans ces moments que l'on s'aperçoit de nos volontés, de nos désirs les plus ardents, et des folies que l'on veut faire. Traverser la Terre pour un baiser, et revenir se coucher dans un lit, sans bataille de polochons, heureux, avec un sourire étampé sur le visage.

mardi 8 février 2011

Subtilités

Pourquoi suis-je ici ?
Cette question, me résumant, sans penser à ce qui vient avant ou après, que l'instant présent et son vide l'entourant. Sans penser à demain, faisant d'hier un meilleur aujourd'hui. Ce vent qui nous porte, et nous mène où notre envie nous veut être, qui nous fait goûter ces petits bonheurs de dernière minute, des derniers instants de la nuit, avant de tomber endormi. Ces yeux qui observent, prêts à se fermer, fixant, analysant, essayant de suivre ces yeux devant eux.
Un monde prêt à tomber.
Un monde qui tombe.
Un seul monde.
 
Quelques minutes et c'est parti. Une deuxième respiration et c'est reparti.

lundi 7 février 2011

Coupe

Cet effluve qu'emplit ma bouche, excite mes sens,
Tel un baiser langoureux, caresse mon gosier.
Une rivière riche de ses arômes surexcités,
De ses douces et tendres saveurs qui me mettent en transe.

Beuverie ne serait que barbare atrocité,
De ces corps morts et sans intelligence aucune,
Abusant du plaisir et jouissant de lacunes.
Diables ! Qui ruinent ce plaisir exquis et exalté.

            Cette divine bonté,
            Apportée à ma table,
            De son teint rouge ou blanc,
            Qui m'excite jusqu'au nez,
            Et donne eau à mes sables,
            Qu'il est attendrissant !

Puis un temps passé, après un instant parti,
Je tressaillirai encor de mon for intérieur.
Une fois arrivé, lui demanderai sans peur :
« Cher serveur, une seconde coupe de vin je vous prie. »

samedi 5 février 2011

Conscience

Ma vie prend des virages, un peu à gauche et un peu à droite, mais une seule fois a-t-elle viré à quatre-vingt-dix degrés.
Ma vie prend des virages, parfois pendant des heures, parfois pendant des jours, mais une seule fois a-t-elle décidé de le faire en une seconde, laissant le reste de mon corps continuer tout droit.
 
Ce sentiment d'être conscient depuis seulement quelques années, de n'avoir jamais ressenti quoi que ce soit avant, que tout n'était qu'une bribe. Cette incomplétude omniprésente dans laquelle on verse les grandes eaux de ces premiers instants à respirer, en espérant combler le vide. La joie d'être conscient.
L'ironie étant que, pour connaître la joie, il faut connaître le désespoir et la souffrance. Nul homme n'aura été heureux toute sa vie, il lui faut descendre vers les ténèbres pour s'apercevoir que la lumière existe.
 
Il nous faut la mort pour avoir la vie.

vendredi 4 février 2011

Rouge foncé

Ton cœur rouge, qui à la fois rouge, et noir de sens,
Se meut dans le mien, malgré tout mon sang, me panse.
Ruban frivole, je te vois seule, d'obscures pensées,
Te peignant, te seyant, petit corps agité.
 
Chère enfant, tu es mon rouge, mon feu, vultueuse.
Vermeille de ce que tu m'offres, petite chaleureuse.
Chair d'enfant, tu es mon vin, ma flamme, Aphrodite.
Chargée de sensualité, désir irrite.
 
Tes mirettes qui me fixent, brûlent mes cendres amoureuses,
De ton innocence tachée de couleurs douteuses,
De tes tons si purs et noircis de suie rougie,
M'emportent sur cette eau divine qui s'est endormie.
 
La chaleur coule sur ce lit maintenant austère,
Tantôt en flots attendris, puis consument nos chairs.
Ton cœur qui coule, me traversant, me voilà rose,
Je bois à l'ivresse de ton teint. Et coupe, arrose !
 
Tu m'éveilles de ta brise, ton sang, et puis nos corps.
Tu me fais la bise, et rends mon paradis d'or.
Petite rouge, si sombre, ne soit pas succube hardie,
Ni harpie qui serre et jette au noir infini.
 
Ne dis rien, je croirai ton feu avec plaisir.
Chut ! Je te chéris, c'est mon choix, je le désire,
Mon petit chat, que je te caresse de tout sens.
Féline jusqu'aux griffes, sombre d'intentions de romance.
 
Ton corps est mouvementé et ton cœur rouge foncé.
Exquise jusqu'à tes yeux sucrés tels une cerise.
Tu es le nuage de mes sensualités.
 
Je ne rêverai plus d'azur tant que j'aimerai,
Jusqu'aux toutes dernières journées où ton cœur m'attise.
Je l'avouerai, tu m'as fait rougir et brûler.

Attente et marche

Une attente morbide, à chercher quoi, à ne point trouver ? Je sais qui je suis, mais sais-je où je vais ? Cette littérature ne m'est pas familière. Qu'en est-il, je ne peux pas m'empêcher de le demander.
Une heure qui change une journée, une année, une vie, qui change et change pour rester la même. Tout n'est que perception, merci de le comprendre.
 
Les idées noires ? Peut-être. Mélancolie ? Non merci. Abandon ? Totalement, et je compte m'abandonner davantage. Me regarde-t-Elle de Sa présence divine ? Cela m'importe peu, ce n'est pas que l'amour, je suis maître du destin futile que je compte bien mener au terme de son inutilité. C'est la vie, la vie qui passe et se vit, qui jouit et sourit, qui me nargue et danse, alors que je marche et fixe cet horizon noir.
Où vais-je ? Je ne fais qu'être, il n'y a plus de question. Un jour verrai-je la lumière, à travers ma tempête, et ce sera les Cieux, merci de me détruire. Je boirai, rirai, danserai et mangerai à l'ironie du vide post-morbide, de ce néant, du Mu omniprésent après m'être décapité la chair comme un chacal d'être humain que je suis.
 
Je me laisserai porter par le vent, en tombant, en marchant.

jeudi 3 février 2011

Petite fleur

Regarde-moi de tes yeux, et dis ce que tu vois.
Petite fleur préoccupée des abeilles, pourquoi ?
Raconte ton histoire, sans larmes ou pétales en sang,
Qui émeut ton frêle petit corps tout froid et blanc.

Pourquoi cet automne au beau milieu du printemps ?
La muse enchantée, passée en si peu de temps,
Glabre et nue, ton amour, et ta tête effeuillée.
Montre-moi où le vent a soufflé ta beauté.

Tes chants ne m'appellent plus et ta bouche s'est figée.
Chante et danse pour moi, petite fleur déracinée.
Si le sang coule encor dans tes veines, ne fane pas,
Je te requiers de vivre, ou meurs en cendres et va.

Germe, pousse, mature, recroîs et épanouis ton cœur.
Ne déracine pas tes plants sans trouver chaleur.
« Amour j'ai cherché, amour j'ai perdu, mon cher,
Vos mots ne sont pas doux pour un tombeau sous terre. »

Mais va et crève, meurs comme cent et mille avant toi.
« Pourquoi rudesse venez-vous chercher ? Mon bon roi,
De ce parfum cette fleur ne vous a-t-elle séduit ? »
Sans porter d'accusation, dîtes-moi si j'ai fui.

Tais ces déceptions et prends cet avenir cruel,
Laisse-toi vivre, petite fleur, reste au sol éternel,
Et ne prends que mains pour aller les enterrer,
Ma rose sans histoire, viens et regarde-toi tomber.

mardi 1 février 2011

Starlight

De mes yeux je te vois, accotée contre mon corps,
De mon cœur je te crois, pour toujours à mes côtés.
Sous mon toit, je t'habite, je te couve, âme en or.
Sous mon ciel étoilé ton esprit m'est demandé.
 
Tes yeux, perles étincelantes tel que les étoiles,
À ma fenêtre cogne cette aura qu'est la tienne.
Tendrement, j'accours, me glisse et retire ce voile,
Et laisse pénétrer la nuit qui emplit mes veines.
 
Synesthésique par ton amour je m'aperçois,
Rouge comme un corps flamboyant de Feu de Passion.
Mains contre mains et imitent les lèvres d'émoi,
Face à une romance tremblante d'adoration.
 
Les alexandrins de cette poète que je suis,
Ne sauront satisfaire ton regard plein d'ardeur.
Et de peine je réaliserai que je te fuis,
Vouloir n'est pas aimer si la rose n'est à l'heure.
 
Je ne saurais te donner cet amour si doux,
Si tu me requiers à oublier ces baisers,
Si à être obligée d'agiter mon courroux.
Un jour seras-tu capable de me pardonner.
 
Va et cours, cours comme le vent petite étoile,
Et sache que pour toujours je te serai loyale.