jeudi 30 avril 2020

Le Feu qui s'était épris de l'Océan

Entre le bois incendié
Et les abysses aquatiques
Réside un espoir cathartique
Que la lumière a irradiée.

La mer gronde par son courant des marées
Qui assaillit la terre de ses martèlements
Car elle a peur de l'incendie au-devant
Qui flambe sans retenue le rivage boisé.

Et pourtant, le feu qui devrait avoir peur
Ne peut qu'admirer les grands flots
Qui fument ses mains au contact de l'eau,
Lui qui n'a qu'une fournaise au cœur.

La flamme voudrait mêler sa chaleur
Au calme plat de la mer, devenir chaud.
Mais comment brûler le froid de l'eau
Quand on a soi-même froid de l'intérieur.

Le feu sait bien, qu’assoiffé de si loin,
Il se fera tout de même noyer par la vague.
Ses braises se casseront comme la dague
Insérée dans un cœur de cuivre et d'étain.

Il voudrait anéantir son brasier
Afin d'aspirer à son sordide sort
Qui résulterait dans son étouffante mort.
Vingt mille lieues sous ses baisers.

Et l'océan regarde l'incandescence
Mettre à sac ceux qui touchent l'être des cendres,
Qui n'aspire qu'à pouvoir enfin descendre
Et entrer avec les vagues dans la danse.

Comment être la flamme de cet amour,
Le feu qui s'était épris de l'océan,
Le foyer qui s'est pris dans le sang
Bleu, par son désir rouge et sourd.

La flamme voulant se faire noyer par un tsunami
N'a guère le choix que de faire la mer son amie.

DELINQUENT GENTLEMAN™ — Ocean Fire by Neil Krug

samedi 25 avril 2020

Vent

Être l’air, pendant une seconde.
Être l’air, qui s’envole dans les airs,
Qui, à la fois, est soufflé de tous, mais rouille le fer.
Être l’air qui fuit et qui s’absconde.

Il n’est pas attaché, se contente de danser
Dans l’atmosphère infinie, sans lendemain,
Et vole si haut, toujours plus loin,
Sans se demander où il finira par aller.

Il ne connaît pas la peur des êtres,
De figer au fond d’une respiration,
Pris entre quelques poumons,
Et ne plus être son propre maître.

Et pourtant, il fusionne, comme l’oxygène,
Ne pouvant exister sans se lier,
Sacrifier un peu de légèreté
Pour respirer plus fort le spectacle de la scène.


Washing On A Clothing Line Poster By The Irish Image Collection. The smell of fresh washing from the line my fav smell so comforting.

La Grande Tour

La tour inébranlable pointe vers le ciel.
Du haut de son observatoire, les grands pays.
Ses murs sont aussi immenses que la nuit,
De ses poutres, les oiseaux ouvrent leurs ailes.

Et pourtant, son antre est creuse et noire,
Fragile et sensible, prête à s’écrouler.
Si son dehors exhibe sa sûreté,
Son intérieur inhibe même les morts.

Ses gravats s’amoncèlent contre les murs,
Comme s’ils empêchaient la tour de se détruire,
Son fouillis anarchique semble se construire
Pour préserver sa solide allure.

Et pourtant, dans la noirceur grotesque,
On reconnaît toujours la grande tour.
Plus petite, à l’ombre du jour,
Dans son architecture romanesque.

Ses habitants ont troqué leurs vêtements,
Du fringant pour du sécurisant.
Moins de rouge sur leurs lèvres chuchotant
Et plus de bleu, calme comme l’étang.


Inside clock tower - Zelda Majora's Mask

Perspectives

Alors que les émotions refusent de partir,
Comme une déferlante destructrice,
L’amour est mis en plein dans la mire.
Tu tiens l’arc en tant que seule actrice.

Convaincue d’abattre la cible,
C’est ta propre vie qui est sur la ligne.
Tes désirs deviennent vite risibles
Et tes actions se résignent.

Sauve-toi, et sauve-la.
Cours loin, et cours longtemps.
Le seul à pouvoir te rattraper est le temps.

Et quand tes pieds seront trop usés,
Trop fatigués, trop exténués,
Rappelle-toi pour qui tu cours,
Pour qui il existe une définition de toujours.

Ch. 10: " Atticus pushed his glasses to his forehead; they slipped down, and he dropped them in the street. In the silence , I heard them crack." ( Lee 96 ) This is an example of symbolism. The glasses cracking show how Atticus shatters what everyone thinks of him and everything they think makes him weak.

vendredi 24 avril 2020

Pluie rouge

Le capitalisme a englouti sa mère,
Noyée dans ses rêves financiers,
Qui pensait oublier dans le sud sa misère.
          La fille socialiste ne se fait pas dévorer.

Penser s'échapper de l'infortune,
Pour panser la douleur des jours,
En y dépensant une fortune.
          La fille rouge, elle, fonce toujours.

Quand le vide a tellement tout rempli
Qu'elle ne comprend pas son propre malheur,
C'est la faute des fleurs du tapis.
          La fille la regarde dans sa chute, sans peur.

Quand le vide est tout ce qui reste,
Qu'elle s'acharne contre de fausses douleurs,
Le dieu Capital rit du haut de l'Everest.
          La pluie rouge séchera ses pleurs.

Communist riot in Los Angeles, California, circa 1930. - Stetson ...

mercredi 22 avril 2020

Au Lac des aveugles

J'ai tourné cent fois autour du lac,
N'arrivant pas à revoir l'ombre
D'une espérée par le reflet des flaques.

Les braises du jour se sont éteintes
En même temps qu'un départ
En phobie des étreintes.

J'ai soif, mais l'eau est trop sombre,
Emplie de ces poisons de l'esprit,
Le venin me pansera durant la pénombre.

J'ai faim, mais tout est pareil,
Une faim digne de Rimbaud,
C'est la mer mêlée au soleil.

Le sol s'est effacé sous mes pas,
En même temps que ma vision
Aveuglée par la noirceur ci-bas.

Je marche dans un vide immense
Qui m'a rendue squelettique
Et qui me vide depuis la panse.

À quoi bon des peut-être,
Les si ont mangé les rêves,
Et ma tête, disparaître.

À quoi bon les peut-être,
Ils me noient au fond de l'eau,
Ma tête n'écoute point mon cœur traître.

Tout laisser arriver
En brûlant les destins
Dans l'eau desséchée.

Ne plus rien faire
Face à la nuit
Qui me semble un désert.

Dans le vide du lac
Sera la sépulture
De mes yeux opaques.

MidNightAngel7 - Phone Wallpaper #cutelockscreenwallpaper MidNightAngel7 - #MidNightAngel7

mardi 21 avril 2020

La Chair mastiquée

Les démons finissaient à peine de nettoyer
Son sang noir tapissant le plafond
Par sa tête un million de fois éclatée
Que la prochaine victime tombait au bas-fond,
Prête à périr comme toutes celles du passé.

On la jette rapidement au cachot,
Pas le temps de faire perdre de l'argent
À moins de vouloir affronter le patron facho.
Cette efficacité est un grand art demandant,
Chaque pion donnant la bonne dose de chaos.

Sa perdition est bien trop lucrative,
Qu'on extirpe d'elle chaque atome de douleur,
Comme une simple tâche administrative.
Et pour rentabiliser la machine à terreur,
Chaque punition est payée par une plus punitive.

Point de barbarisme en ces damnations,
La décapitation est humanitaire
Et les lacérations sont faites avec admiration.
Pour ne perdre pas un seul souffle d'air,
On s'assure de recycler les restes de l'explosion.

Et un meurtre de plus.
Et un profit de plus.
Et une âme en moins.
Et un trouble en moins.

Pour calmer les gendarmes,
On a syndiqué les armes.
La chair à canon
Est viande de consommation.

Contemporary Art | The Art Institute of Chicago

dimanche 19 avril 2020

Pensées

L'une a besoin de s'échapper,
L'autre de la rassurer.
Il voudrait l'inonder de phrases
Pendant qu'elle fait table rase.

L'un a le passé noir,
L'autre a conservé l'espoir.
C'est la beauté de ces flammes
Qui lui ouvrent son âme.

À se promener dans les grandes forêts,
Détruisant chacun de leurs profonds secrets,
L'un pense avoir peur,
L'autre sèche ses pleurs.

Ils ont entremêlé leurs chemins
Avec de nouveaux flamboyants desseins.
Chacun, à grands coups de plume,
Se débarrassant de leur amertume.

L'un a de ces désirs
Qu'elle ne compte accomplir,
Niaises contemplations
De possibles passions.

L'une veut partir,
Qu'il s'imagine le pire :
Troquer une Pénélope
Pour une partie d'Europe.

En attendant, d'étranges poésies
Durant les soirs de pluie,
À complètement se vider
Sans vouloir arrêter.

The artists who protested the Eiffel Tower - Eiffel Tower

L'Appel des abysses

Ma peau dans mon dos sécrète une huile noire
Qui coule le long de ma colonne pliée.
Elle emplit chaque trou, chaque pore,
Empêchant mon âme d'expirer
Par la marche incessante de la mort.

Des étoiles se sont éteintes avant moi,
Relâchant toute leur chaleur dans l'entropie
De l'impitoyable univers immense et froid.
Là où la lumière se perd vers l'infini,
Se retrouvent mes souvenirs mats.

Mes yeux se sont perdus dans l'abysse
Où le néant ne fait qu'un avec tout.
Il panse mes maux et mes cicatrices
Et éteint les plus grands courroux.
Elle est l'ultime tentatrice.

Et le sang explose de mes pieds dans l'espace
Où tout se diffuse en un temps incompréhensible.
Les grottes de mon ventre creusent l'impasse
De ceux qui s'y aventurent dans le vent terrible
Qui les souffle vers les eaux noires et basses.

Et tout, et rien, et presque trop,
Mon corps meurtri ne m'appartient plus.
Des monstres qui éclatent en soubresauts,
S'échappent par mes doigts cornus,
Vers mes yeux putrides abyssaux.

L'infâme morsure des dieux oubliés
Qui résident dans le profond vide lointain,
M'a aspirée pendant dix éternités.
À mon retour, je ne te trouvais point,
Emportée par la même noirceur que j'ai semée.

Je m'use peu à peu comme la lame,
À chaque explosion d'étoile.
Je me sens brûler par la flamme,
La même qui t'a éteint et t'a rendue spectrale.
Je ne suis pas spéciale, je ne suis qu'une survivante.

背部皮膚慢慢分泌出陰影
正面輕輕吐出油脂
被你的死去所驚醒
pmsgirl:    Grimes in Vogue September 2012

La Danse des araignées

Alors que le sang coulait sur la guitare,
L'araignée avait fait sa nouvelle proie.
D'une faim grandiose et hilare,
Elle s'amusait avec eux comme des appâts.
Courez, même s'il est trop tard !

De ses huit pattes résonnait
Le son d'une terreur froide.
Alors que les apeurés s'affolaient,
L'araignée n'était point maussade
Devant cet illustre banquet.

Et comme les prisonniers de la toile,
Tentant en vain de s'échapper,
Ils ne font qu'accélérer leur sort fatal
En finissant par être coincés.
Pour elle, tout un acte théâtral !

Elle avait de quoi de vampirique,
La chasseuse en manque d'incarnat,
Elle incarnait l'inévitable musique
De ceux qu'elle incarcérait de ses bras
Pour finir en repas rustique.

Quelle course folle
Dans cette farandole.

Undertale  Muffet

Interlude

Je ne suis plus vraiment fâchée,
Oh, mais parfois je le suis !
Je n'ai rien contre toi mon bien-aimé,
Mais peut-être que parfois oui !

C'est la journée du mois,
C'est la rage qui me rend en émoi,
Mais ne t'en fais pas pour moi !

Je n'ai plus vraiment de courroux,
Je te le dis, tout va bien,
En fait tout est doux !
Puisque tout est si serein.

C'est la pluie que je vois,
C'est la haine de ce qui n'est pas,
Mais ne t'en fais pas pour moi !

Je t'assure que tout est beau
Il n'y a pas lieu de s'inquiéter,
Pour toi je n'ai plus un mot !
Sauf quand je me mets à crier.

C'est les tuiles du toit,
C'est tout et n'importe quoi,
Mais ne t'en fais pas pour moi !

Je suis passée à autre chose,
Pas de raison que je chagrine,
Je te dis que tout est rose !
Sauf pour ta tête éclatée que j'imagine.

C'est peut-être mon manque de foi,
Appelle-moi le fou du roi,
Mais ne t'en fais pas pour moi !

Non, non ! C'est le bonheur,
Je n'ai jamais été aussi bien !
C'est pas comme tout à l'heure
Avec le coup de fusil que je retiens !

C'est en pensant à toi,
C'est ta face de goujat,
Mais ce n'est sûrement pas moi !

Munkaczy: Self-contempt Painting by Mihaly Von Munkaczy

Une Chanson rousse

For Emily, whenever I may find her

Par une nuit d'été de soixante-six,
Arthur Garfunkel parlait de Dickinson.
Et que par une nuit d'été surgisse,
Hier, un amour que je ne soupçonne.

Tes yeux brillaient derrière le comptoir,
Pendant que les heures de travail te martelaient.
Comme Garfunkel, je t'ai rencontrée en un soir,
Mais pour moi tu étais bien vraie.

Mon cœur a rapidement rougi,
Comme tes cheveux flamboyaient.
Qui aurait cru qu'une heure assis,
Nous aurait menés vers de si beaux secrets.

Tu as déraciné chacun de mes murs
À force de pénétrer en moi.
Et quand dans mes oreilles tu murmures,
On n'entend plus un chat.

Sans le savoir, je t'ai attendue toutes ces années,
Cachée entre deux rêves désireux.
Tu m'auras pour toujours changée,
Pour la première fois, la réalité devenait mon vœu.

Tu auras fait de moi un canevas
Qu'on peint à deux.
Des anciens tracas
Qui font leurs adieux.
Tu es toujours là,
En rêve radieux.
Toujours là,
Toujours mieux.

And when I awoke and felt you warm and near
I kissed your honey hair with my grateful tears.


Fog in The Firs / Blue Ridge Parkway, North Carolina ~ Photo by...Oldoinyo

Penumbra Phantasm

Ce matin, la noirceur se lève à l'horizon.
Le soleil caché, par un astre géant,
Plus grand qu'un continent,
Assombrit le toit des maisons.

Dans le fantasme de la pénombre,
Où le ciel tourne au vert vif
Par un feu envahissant et explosif,
Se crée l'ultimatum des ombres.

C'est la mort là-haut dans les cieux,
Apportée par quelques milliers de gigatonnes
Qui, dans l'air, fait que la terre résonne.
Ce sera pour l'humanité un réveil pernicieux.

Dans cette supernova titanesque,
Se défilera une lueur lointaine et blanche
Qui, dans le feu en avalanche,
Ne sauvera que la fille romanesque.

Sept milliards de sacrifices,
Pour volatiliser, dans la tempête céladon,
L'enchanteresse de l'espace en révélation.
Tant de disparitions dans les artifices.

Les flammes se fonderont avec la forêt.
Et l'océan plutôt que de les arrêter,
Sera avec elles en un instant volatilisé.
Une seconde avant le vide, l'émeraude se répandait.

Et dans ce vide nouveau,
La quatrième héroïne,
Comme Dorothée,
Avec son chien.
Son arme à l'assaut,
Sans mémoire chagrine,
Ira tout risquer,
Jusqu'à son ami canin.

Et dans les malédictions de l'univers,
La fille au même nom que le jade,
Partira en ultime croisade,
Avec l'infortune de ses compères.

Remplir la galaxie en désarroi,
Un vide à la fois.

mercredi 15 avril 2020

Tabou

Il y a des silences retentissants
Qui sont incapables de se taire.
Les désirs sont incessants
Et bien gardés en mystères.

Celle qui a honte de parler regarde celle
Qui a peur de se faire attacher,
Les deux éteignent leur propre étincelle.

Quand les cris du cœur sont en sourdine,
La peur et la passion hurlent leurs grands cris
Sortant de la bouche muette, et rumine.

C'est l'ironie des amants silencieux, à s'étendre :
Oserais-je te dire « je t'aime » ?
Si tu n'attends que de l'entendre.
Pardi ! La honte de ne pas le dire en deuxième.

Elle est confortable la confusion,
Où on protège son ego fragile
En échange de ne jamais assouvir ses passions.

J'ai la tête sanguine prête à exploser,
Là où mon honnêteté se frappe
À des envies sous-parlées.

J'irai en attacher des beaux,
En flageller des grands.
Je dirai ces sourds mots
Dans ton être vibrant.

The Romans Of The Decadence, 1847 Oil On Canvas Art Print by ...

dimanche 12 avril 2020

Coteau

Le soleil finit de plomber sur l'eau,
Les vagues trop calmes se sont arrêtées
En même temps que le vent printanier.
Pendant dix secondes, l'immobile Grand-Coteau.

Les arbres ont fini de mourir
Et reprennent de plus belle
Pendant que la neige ruisselle
Avec son froid qu'avril tire.

De lointains gazouillis me rappellent
Que moi aussi je me réchaufferai,
Entre deux somptueux peupliers.
Moi aussi j'ouvrirai mes ailes.

Tout est possible sous le ciel mauve,
Reflété par le lac reprenant vie,
Les étoiles n'arrivant à percer sa surface unie.
Un coup de vent qu'avec les feuilles je me sauve.

Au loin remonte la fumée brouillarde
Qui rappelle mon inévitable retour,
Mais en ce moment n'est pas mon tour.
L'air par les branches encor me retarde.

Complexe

Ça commence avec une bière,
Comme un gentleman qui ouvre la portière.
Ça se trouve beau, ça se trouve bon,
Pour cinq centimètres de plaisir dans le pantalon.

Convaincu d'avoir le plus grand panache,
Avec ses confrères il n'est qu'une tache
De plus demandant un certain amour
À des femmes beaucoup trop glamour.

Tellement imbu, de penser coucher,
Pas capable, pour deux secondes, de remarquer,
Que le sourire entichant de la demoiselle
Est un ricanement sordide contre la patelle.

Et il ne comprend pas, ducon, comment
Mettre tous ses œufs dans le panier de la beauté
Le rend tellement ignorant.

Il l'invite au lit, elle en l'entendant vomit.
Il offre un nouveau verre, elle veut tomber par terre.
Il se prend pour un alpha avec le cerveau d'un rat,
Comme un athlète tombé dans la bouette.


Linda Germain | Mock Cyanotypes and broken bottles

jeudi 9 avril 2020

Confinée

Par la fenêtre, je vois l'univers qui tombe dehors,
Des flocons de misères perdus dans le décor
          Qui tombent silencieusement sur le sol froid.
Rien ne monte quand la gravité est là pour nous rappeler,
Pour nous réveiller, que tout descend sans s'arrêter.

                    J'aimerais fuir,
          Pouvoir m'enfouir,
Sous la neige de saphirs.

Chaque cristal se fond à l'immense océan,
En perdant sa mélancolie au chaud de l'air ambiant
          Comme un cycle éternel qui refuse de se briser.
Je ne serai glacée, mais noyée, dans la tempête
Des astres qui refusent de s'accrocher au ciel de ma fenêtre.

Que l'eau puisse cacher les étoiles
          Sur cette infinie toile
                    Qui se dévoile.

J'ai froid à mon âme beaucoup trop entropique
Qui s'immisce au chaos inévitable du monde physique,
          Un monde trop réel pour un cœur froid.
Mais la radiation de tes mains, véritable feu,
Aura raison de mon silence digne des désaveux.

                    Je veux monter,
          À ton souffle m'accrocher,
Être encore capable de rêver.

Je me suis oubliée, quelque part entre deux lignes,
Où mes mirettes ont vacillé dehors, le temps qu'elles clignent,

          Elles ne t'ont pas vu arriver en silence.
Et me voilà coincée, dans des mains invisibles,
Qui songent que mes émotions sont indivisibles.

Et me voilà vite tombée,
          Le cœur bouche bée 
                    Les yeux fermés.

Tout s'accroche à un espoir de pouvoir te voir à travers la foire.
Oublier le passé noué et regarder l'impossible se réaliser,
Par ma fenêtre exempte d'êtres.

Snowflakes look so weird up close...it's fascinating...pic by Eisblumen