mardi 21 avril 2020

La Chair mastiquée

Les démons finissaient à peine de nettoyer
Son sang noir tapissant le plafond
Par sa tête un million de fois éclatée
Que la prochaine victime tombait au bas-fond,
Prête à périr comme toutes celles du passé.

On la jette rapidement au cachot,
Pas le temps de faire perdre de l'argent
À moins de vouloir affronter le patron facho.
Cette efficacité est un grand art demandant,
Chaque pion donnant la bonne dose de chaos.

Sa perdition est bien trop lucrative,
Qu'on extirpe d'elle chaque atome de douleur,
Comme une simple tâche administrative.
Et pour rentabiliser la machine à terreur,
Chaque punition est payée par une plus punitive.

Point de barbarisme en ces damnations,
La décapitation est humanitaire
Et les lacérations sont faites avec admiration.
Pour ne perdre pas un seul souffle d'air,
On s'assure de recycler les restes de l'explosion.

Et un meurtre de plus.
Et un profit de plus.
Et une âme en moins.
Et un trouble en moins.

Pour calmer les gendarmes,
On a syndiqué les armes.
La chair à canon
Est viande de consommation.

Contemporary Art | The Art Institute of Chicago

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