dimanche 22 novembre 2020

Caustique

J'ai un timbre sur la langue,
Mince comme la peau de la mangue
Qui fond et devient nectar
En rendant mes sens hagards.

Je suis tombée dans des mirettes
Si profondes et si abstraites,
À la fois en moi et devant,
Aux imperceptibles mouvements.

Elle a un goût azur électrique,
Teinté de vert et de rouge brique.
Son parfum est bruyant
Mais ses cheveux calmants.

Ses mains remontent jusqu'aux épaules
Jusqu'à ce que mes organes les frôlent.
Ses mots résonnent d'une lumière
Si grande, d'où je vois naître l'univers.

Et mes mains, sur elle, coulent,
Et se déferlent, puis se défoulent.
Mon toucher est rouge, le sien
Est silencieux, mais tout aussi bien.

Et lorsque je recrache la mort,
Assises les deux au rebord
D'un simple et vieux sofa,
Il ne reste que nos sourires béats.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire