samedi 7 novembre 2020

Sur la montagne

Dessus-dessous, je ne m'y retrouve plus,
        Sur mon corps, il y en a autant
        Que toutes celles qui sont passées avant.
L'avant devient l'arrière dans cette cohue,
        J'ai toi, toi, et puis il y a toi,
        Autant d'amours qu'il y a de doigts,
Pour ça il en prendrait deux de plus !

Qui dit que l'amour se fait à deux
Est probablement enterré seul.
Sartre aura beau donner ses adieux,
Jamais lui et Beauvoir ne s'engueulent.

Que dirais-tu de te faire assimiler dans la masse ?
        Vendredi c'est jour de sortie
        Et samedi soir c'est la poésie.
Aucun bellicisme, personne n'est pugnace,
        Par contre, peut-être vos cheveux ?
        Ceux-là, je les tiraillerais mieux,
Et vos seins, que voulez-vous que je fasse ?

C'en est magnifique de vous aimer,
Mais je peine à retrouver mes lunettes,
Je pense les avoir repérées
Sous celle avec les rosettes.

Je suis Verlaine, vous m'êtes Rimbaud,
        « L'amour est à réinventer »
        Mais ici, c'est déjà arrivé.
Laisse-moi te dire comme tes yeux sont beaux,
        Et tes mirettes, aussi,
        Et les tiennes, plutôt jolies,
Je me perds dans chaque paire, sur chaque peau.

Même si c'est un miracle de jouir
Dans une simultanéité statistiquement morte,
N'en est pas moins qu'on aime s'enfouir
Pendant que d'autres sont plaquées contre la porte.

Et quand la montagne se forme en-dessous
        De mon corps surélevé,
        Je deviens la reine des voluptés.
Je suis un banquet de tiramisus,
        Après trente seconde,
        Tout le monde s'absconde,
Et dans tous les sens je suis repue.

Certains le font avec deux bras,
Un œil pour chaque mirette,
C'est tout sauf mon cas !
Toujours plus dans mon assiette.

Viens me rejoindre sur cette colline,
        Ma main avec celle des autres
        Qu'on t'appelle la nôtre.
On peindra sur ta peau fine
        Des milliers de désirs,
        Et sous cent rires
On se sentira enfin divines.

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