lundi 30 novembre 2020

Coming out aux oubliées

Macchabée, tu es aveugle, ouvre donc tes yeux
Que tu voies comment le temps est loin des adieux,
Comment tu as manqué mes millers d'aveux.

Regarde les pages des douze dernières années,
Comme elles ont réussi à effleurer ta beauté
Toujours en finissant par t'abandonner.

À toi, dont j'avais effleuré les mains,
Effleuré les lèvres, mon corps contre le tien,
Comment j'aurais aimé que ce soit le mien.

C'est ma couleur identique à celle de tes prunelles
Qui renvoyait ton image en moi, simple et belle,
Quand on dansait sous la pluie de notre ciel.

J'ai tant essayé, oh ! Je n'ai jamais arrêté,
De te donner un cœur, une main, des baisers,
Alors que je n'avais d'yeux que pour tes mirettes irisées.

Que je l'aie su plus tôt, je n'ai jamais voulu,
M'avouerais-je, être avec toi, je l'ai bien vu,
Je voulais être toi, avec tes artifices et nue.

Ce sont nos secrets devant le miroir,
Que j'espérais traverser et enfin voir
Ton reflet, après chaque jour, chaque soir.

Macchabée, où est donc passé le temps ?
Celui qu'on a jeté dans la rougeur du vent
Dans un élan passif, tranquille et mourant.

Il est derrière, loin derrière, oublié sur le comptoir
Avec le maquillage, les robes et le peignoir,
Mais il existe encore quelque part, blanc sur noir.

Lorsque je vacille, dans les corridors infinis,
Je me dis qu'un jour de plus, un seul vendredi,
Pour me sortir du placard aurait suffi.

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